Nasser Hannachi Les grandes lignes du programme d'activités culturelles de «Constantine, Capitale de la culture arabe 2015» ont été exposées hier à la presse nationale et locale. La ministre de la Culture, Nadia Labidi, en compagnie du commissaire, Sami Bencheikh El Hocine, ont brossé un tableau global regroupant les différentes activités qui feront de la cité millénaire une métropole culturelle rayonnante durant les douze mois avec des perspectives de pérennisation de cet acquis culturel. «Il ne s'agit que de grands axes. Le champ des propositions étant toujours ouvert à condition que les projets exposés soient entérinés par les comités en charge de chaque créneau (cinéma, théâtre, musique...)», devait souligner la responsable. Le logo de la manifestation a été dévoilé. Son choix a obéi à des processus techniques et artistiques et il est l'œuvre de spécialistes notamment du design et des Beaux-Arts. «Après de multiples concertations et de travail avec les diverses commissions, le jury composé d'acteurs nationaux a retenu le présent logo parmi d'autres propositions, et ce, selon des critères bien définis», dira le commissaire. Et la ministre de renchérir : «On a estimé que la lettre ‘?' étant présente dans plusieurs mots telle culture, stabilité, Constantine.... En plus il changera de couleur selon chaque chapitre artistique allant du violet au vert, au bleu...» «Une parade d'amitié et de partage» regroupant les 22 pays arabes invités, qui se plieront à des cahiers de charges spécifiques en matière de leurs programmations respectives, en plus de six régions d'Algérie, étrenneront la manifestation le 15 avril 2015, avec en sus une illumination des gorges du Rhumel et une représentation de personnages historiques de Constantine sur les parois du rocher. Quant à l'ouverture officielle, explique M. Bencheikh, elle se fera le lendemain avec un discours inaugural et un spectacle de chants, danses, effets lumières et images. «L'orchestre symphonique national travaille sur une grande composition à laquelle se joignent des artistes locaux», a-t-il ajouté. Le programme englobe tous les arts avec une prédominance évidente pour la culture et la tradition constantinoise. Plus de 30 expositions consacrées aux artistes, avec chacune une thématique appropriée, l'édition de 1 000 ouvrages dans différents domaines notamment historiques et littéraires de la ville, et des colloques sont au menu. Le théâtre sera honoré par «l'organisation de 108 spectacles et plus de 200 autres dans les wilayas de l'est durant l'année. En plus, 12 spectacles d'humoristes sont programmés à la grande salle le Zénith. Sans omettre la mise en place de deux cafés-théâtres et l'organisation de quatre festivals d'envergure. Et des résidences d'artistes pour la formation et l'écriture théâtrales». Au chapitre musical, il est prévu la tenue de plus de 180 concerts durant l'année et 36 spectacles thématiques proposés aux palais du bey. Les festivals institutionnalisés excellant dans la musique auront bonne place. «Ces festivals dont le DimaJazz bénéficieront de l'appui de l'enveloppe destinée aux animations artistiques», précise le commissaire. Pour la danse et la chorégraphie, 36 spectacles du ballet national ou de troupes étrangères et 3 Festivals de danse (arabo-africaines, folkloriques et contemporaines, sont prévus). De surcroît, il y aura l'édition d'un Beau-livre sur l'histoire du Ballet national algérien et l'organisation d'un concours pour la meilleure chorégraphie de lycée. S'agissant du patrimoine matériel et immatériel, le commissariat a arrêté plusieurs activités dont l'édition et l'enregistrement des anciens styles de la musique andalouse... Concernant le budget, «l'enveloppe allouée à ces activités culturelles avoisine les 7 milliards de dinars dont 4 ont été déjà octroyés, en 2014 et 2 seront attribués en 2015. Le milliard de dinars restant devra être encaissé en 2016», indiquera le commissaire qui soulignera que l'évènement de Tlemcen aura coûté 14 milliards de dinars y compris la réalisation des infrastructures. Pour un meilleur suivi des activités, 70% des administrations seront installés à Constantine pour mieux appréhender les étapes de confection des divers ateliers. «La société civile et les potentialités locales doivent s'y mettre. Il s'agit de leur évènement, mais avec une ouverture universelle», dira Mme Labidi. Et qu'en est-il des infrastructures encore en chantier ? Hier, une chose a été «reconfirmée» par la tutelle et les autorités locales : seront opérationnels la salle de 3 000 places à Zeouaghi, le pavillon des expositions, les deux Palais de la culture (Malek-Haddad et El-Khalifa), la Medersa, le musée des Arts modernes, la résidence des artistes et le théâtre régional. Le reste des infrastructures sera réceptionné en 2015 et après cette date il ne devrait rester que les délicates opérations de réhabilitation du patrimoine matériel de la vieille ville. N. H.