L'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel de Bordj El Kiffan (Ismas) devra revenir à sa vocation première de former les étudiants seulement aux métiers du théâtre, a affirmé, hier, la ministre de la Culture, Nadia Labidi, sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio algérienne. Dans cette optique, la ministre a annoncé une réhabilitation de la vocation originelle de l'Ismas par une séparation des formations en théâtre et en cinéma qui y sont actuellement dispensées, rapporte l'APS. Nadia Labidi a estimé que «le fait d'avoir mêlé au sein d'un même édifice les formations théâtrale et cinématographique n'a servi ni le théâtre ni le cinéma», jugeant que cette séparation des deux pôles de l'Institut était une question de bon sens. Créé par le dramaturge algérien Mustapha Kateb en 1965 dans le sillage de la nationalisation des théâtres en Algérie, l'Ecole nationale des arts dramatiques (Inadc) devenue par la suite Institut supérieur des arts dramatiques et chorégraphiques, formait essentiellement aux métiers du 4e art tels que comédiens, metteurs en scène et scénographes notamment. Depuis 2004, l'Institut propose également des formations aux métiers de l'audiovisuel, plus prisées par les étudiants. Des professionnels algériens du théâtre (metteurs en scène, critiques et directeurs de théâtre régionaux) avaient récemment appelé à revoir la formation des comédiens jugée insuffisante telle que dispensée à l'Ismas. Concernant la formation des professionnels du cinéma, la ministre de la Culture a préconisé une multiplication des ateliers de formation aux métiers du 7e art, particulièrement ceux dédiés à l'écriture de scénarios. A une question sur la récente abrogation de l'arrêté portant ouverture d'instance de classement au patrimoine culturel des bâtiments historiques des abattoirs d'Alger, la ministre de la Culture a rappelé que «cet arrêté se trouvait en contradiction avec la réservation, par un décret antérieur, de l'assiette du site pour la construction du futur siège de l'Assemblée populaire nationale (APN) et du Sénat». Mme Labidi a cependant indiqué qu'il n'était pas «exclu que les artistes bénéficient d'un espace de création et d'exposition sur le site des abattoirs d'Alger». Pour rappel, des journalistes avaient plaidé, en 2011, pour la préservation des abattoirs. Des plasticiens suivront en 2013 avec le lancement d'une pétition sur Internet demandant aux autorités publiques de permettre la création d'un espace dédié à l'art et la culture en lieu et place des abattoirs d'Alger. L'appel visait, selon ses promoteurs, à sortir les arts visuels de la léthargie dont ils souffrent dans la capitale et s'inspirait d'expériences relevées dans de nombreux autres pays où des lieux similaires tels que des usines désaffectées, abattoirs, etc. ont été réaménagés en lieux de culture, à l'exemple des anciens abattoirs du Testaccio à Rome, en Italie, abritant aujourd'hui le Musée d'art contemporain ou encore de la Fabrique culturelle, un lieu dédié à l'art aménagé dans les anciens abattoirs de Casablanca au Maroc. R. C.