Le successeur de Vahid Halilhodzic savait qu'il allait être soumis à «la pression des résultats immédiats» comme il le martèle à chaque sortie médiatique. Un bilan «clinquant» de trois victoires en autant de sorties officielles avec les Fennecs. Christian Gourcuff ne pouvait pas rêver de meilleurs débuts pour sa carrière de sélectionneur. En attendant que son empreinte soit visible sur le rendement de l'EN, les résultats sont au rendez-vous. Cinq buts inscrits, dont 4 à l'extérieur, et un seul encaissé (sur penalty). Des résultats qui frôlent la perfection et un premier objectif quasi-atteint : la qualification pour la CAN marocaine. On n'ira pas jusqu'à dire que l'ancien entraîneur du FC Lorient est en train de récolter les fruits du travail de son prédécesseur, mais la culture de la gagne était déjà ancrée chez nos «Guerriers du Désert» avant qu'il n'en prenne les rênes. Les chiffres l'illustrent parfaitement. Depuis la déroute au Maroc en 2011 et ce revers (4-0) infligé par les Lions de l'Atlas à Anthar Yahia et consorts à l'époque, l'Algérie a su s'en relever avec une magnifique réaction d'orgueil. Un déclic enclenché par la venue de Vahid Halilhodzic qui a appris à ses poulains à jouer pour gagner. À cette époque, le Bosnien avait trouvé une équipe qui jouait plus pour ne pas perdre. Depuis, le compartiment offensif est devenu la force de frappe d'une équipe pourtant réputée pour être stérile en attaque avant l'arrivée à l'époque. Les Verts ont fait trembler les filets à 57 reprises et concédé 27 buts pour un bilan global de 21 victoires (dont 6 à l'extérieur), 4 nuls et 7 défaites seulement en 32 sorties amicales et officielles confondues. Une copie qui place le «Club Algérie» parmi les meilleures sélections du continent et une 20e place dans le dernier classement établi par la FIFA. Désormais, il y a le statut de ténor à assumer à chaque sortie. Un costume que les Algériens assument sans soucis alignant les succès et les buts. Durant ce match face aux «Flammes», dans la forteresse de Kamazu à Blantyre, la souplesse du 4-4-2, qu'affectionne Gourcuff, était visible. Certes, dans le jeu c'était un peu brouillon -surtout en seconde période- mais le Breton est arrivé avec son lot d'idées. Si l'explosivité en contre, qu'on avait l'habitude de voir, n'était pas au rendez-vous, le tandem Lacen – Bentaleb a livré un match solide. Alors que Halilhodzic préférait renforcer son milieu de terrain en nombre, son successeur semble être un partisan de ce milieu en losange avec un seul récupérateur, Lacen en l'occurrence, et 3 autres éléments qui ont la faculté à faire le jeu et monter d'un cran lorsqu'ils ont la possession du ballon (Feghouli – Brahimi - Bentaleb). En attendant la fin de la période de rodage, le «contrat de performances» est rempli. De quoi permettre à Coach Gourcuff de fluidifier le jeu lors des prochains rendez-vous pour être fin prêt pour la promise messe continentale. M. T.