L'équipe nationale a rempli son contrat hier à Blantyre en s'imposant (2-0) devant le Malawi et réalise par la même un début de parcours parfait dans les éliminatoires de la CAN-2015, c'est-à-dire trois victoires en trois matchs dont deux à l'extérieur. Le sélectionneur national Christian Gourcuff ne pouvait espérer mieux pour une prise de fonction survenue après un Mondial 2014 réussi sous la conduite de Vahid Halilhodzic. Sur le plan des chiffres, les Verts sont dans les temps avec neuf points après trois rencontres. Doit-on pour autant sauter au plafond et occulter un aspect important, c'est-à-dire la qualité de la prestation ? Sur ce plan, beaucoup de travail attend le coach. Nul doute qu'il a pris bonne note du fléchissement collectif enregistré en seconde période, marquée par un jeu décousu, un déchet dans les gestes et les actions individuelles et collectives, sans oublier la prestation quelconque du compartiment défensif qui, même sans avoir encaissé de but, a affiché beaucoup de lacunes. La paire Halliche-Medjani n'a pas donné beaucoup de gages de sécurité et aussi d'entente et d'homogénéité. Heureusement derrière il y avait un gardien, Raïs M'bolhi, dans son jour. Hier, l'équipe nationale a affiché deux visages. Le premier, séduisant, en début de partie avec une conservation de ballon presque parfaite et une fluidité dans la circulation qui a considérablement gêné l'adversaire, étouffé par la tactique choisie par Christian Gourcuff, qui consistait à défendre très haut et porter rapidement le danger dans le camp des flames. Cela a été possible grâce à l'inspiration et l'intelligence de Yacine Brahimi, qui s'est conduit comme le vrai patron et meneur de jeu de la sélection, aidé il est vrai par le bon début de partie de Sofiane Feghouli, Nadil Bentaleb et Ryad Mahrez, très disponibles lorsque les Verts étaient en possession du ballon. Le capitaine Medhi Lacen a tenu son rôle en offrant sa disponibilité à chaque fois qu'un partenaire cherchait une solution. Les latéraux Aïssa Mandi et Faouzi Ghoulam ne se sont pas trop aventurés devant et ne l'ont fait que lorsque la situation l'imposait. Ishak Belfodil a montré de belles qualités en matière de conservation du ballon, et étalé une puissance physique qui augure des lendemains qui chantent surtout lorsqu'il aura à se frotter à des défenseurs plus rugueux que ceux du Malawi. La victoire méritée dédouane-t-elle les Verts de l'exigence qui fait la différence entre une très bonne équipe et une bonne équipe, à savoir associer la manière au résultat ? Toute la carrière et la vie sportive de Christian Gourcuff ont été bercées par cette philosophie. C'est justement ce qu'il compte réaliser avec l'équipe d'Algérie… le plus tôt possible.