Marc Trévidic, le juge français, a entamé, hier, son enquête sur l'assassinat des moines de Tibhirine, survenu au mois de mai 1996. En Algérie depuis avant-hier, le juge s'est rendu au monastère de Notre-Dame de l'Atlas, à Tibhirine dans la wilaya de Médéa, rapporte l'APS, qui note que Trévidic était accompagné par une autre juge française (Nathalie Poux), qui «a assisté à l'opération d'exhumation des restes des crânes des sept moines». L'exhumation devrait se faire sous la supervision d'un magistrat algérien, comme cela a été indiqué lundi dernier par M. Tayeb Louh, ministre de la Justice et garde des Sceaux. Louh a expliqué, à l'occasion de la cérémonie d'installation du président de la Cour d'Alger, que «dans le cadre du principe de réciprocité et de la coopération judiciaire, le juge algérien ira procéder à son tour à l'exécution de la commission rogatoire en France à la fin octobre». Auparavant, plus précisément au mois de juin dernier, le ministre de la Justice démentait tout différend entre les autorités judiciaires des deux pays. Il soutenait qu'il «n'existait aucun différend entre l'Algérie et la France concernant l'enquête sur l'assassinat des sept moines de Tibhirine», relevant même que «les juges algérien et français chargés du dossier travaillaient en parfaite collaboration». Le ministre de la Justice, garde des Sceaux a déclaré que «l'affaire a été instruite en Algérie par le pôle pénal d'Alger spécialisé dans les affaires de terrorisme et de crime organisé et l'est également par la justice française dans le cadre de la coopération judiciaire entre les deux pays conformément à l'accord judiciaire qui lie les deux parties». Il a ajouté qu'«après que les autorités algériennes aient donné leur feu vert, le juge français est venu en Algérie pour l'exécution de la commission rogatoire relative à cette affaire». Pour le ministre de la Justice, «l'exécution de la commission rogatoire et l'application des procédures seront effectués par le juge algérien chargé de cette affaire conformément aux usages et conventions internationaux». Pour rappel les sept moines ont été enlevés le 26 mars 1996, leurs têtes ont été retrouvées le 30 mai de la même année. L'assassinat a été alors revendiqué par le groupe islamique armé (GIA). R. I.