Chakib Khelil, le nom de ce dernier ne figure toujours pas sur la liste des personnes recherchées par l'organisation internationale de police criminelle. L'autorisation accordée au juge antiterroriste Marc Trévidic pour enquêter en Algérie sur l'assassinat en 1996 des sept moines de Tibhirine «entre dans le cadre de la coopération judiciaire normale», a affirmé, hier, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh en marge de la séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales. Le juge français a obtenu des autorités algériennes l'autorisation d'auditionner les témoins et d'exhumer les têtes des religieux assassinés en vue d'une expertise. Le ministre qui n'a pas pu ou voulu donner plus de détails, fait observer en substance que «l'autorité judiciaire compétente ayant délivré la commission rogatoire à ce juge dans le cadre d'entraide judiciaire internationale relève des instances judiciaires spécialisés et ne concerne pas son département». Selon certaines sources, la commission rogatoire de Trévidic comporte une demande d'exhumation des têtes des sept religieux enterrées au monastère de Tibhirine et l'audition de 22 personnes, dont des repentis et en détention à l'image du garde du corps de Djamel Zitouni), des membres du GIA qui activait à Médéa ainsi que Abderrazak El Para.Marc Trévidic a séjourné fin novembre à Alger. Chargé de l'enquête sur l'assassinat des sept religieux, le juge d'instruction au pôle antiterroriste du parquet de Paris avait tenté d'obtenir des autorités algériennes une réponse favorable à sa demande d'exhumation des restes des religieux et de lui permettre d'auditionner des témoins. Toutefois, si les autorités ont répondu favorablement à la première requête, elles ont refusé d'accéder à la seconde. Sur un autre registre relatif au vice de forme qui rend nul le mandat d'arrêt international lancé contre l'ancien ministre de l'Energie et des Mines Chakib Khelil, M. Louh qui s'en lave les mains s'est contenté de répondre que «l'action judiciaire est exécutée au niveau des tribunaux, des cours, Cour suprême et le Conseil d'Etat, mais jamais au niveau de son ministère». «Tout ce qui est relatif à l'action judiciaire est traitée au niveau des instances spécialisées», n'a-t-il cessé de réitérer. Il est à noter dans ce contexte que près de trois mois après l'émission, par le procureur général près de la cour d'Alger, du mandat d'arrêt contre Chakib Khelil, le nom de ce dernier ne figure toujours pas sur la liste des personnes recherchées par l'organisation internationale de police criminelle. Ce mandat d'arrêt international émis par le procureur d'Alger serait en contradiction avec le Code de procédure pénale et donc avec les dispositions spéciales d'Interpol. Cela est dû à la non-conformité des procédures. Par ailleurs, dans une sorte de digression, le Ministre a indiqué que «l'autorité judiciaire est plus profonde et plus grande que l'affaire Chakib Khelil». Enfin, Tayeb Louh a promis d' instaurer un Etat de droit juste et indépendant consacrant la séparation des pouvoirs et le respect des droits de l'homme et des libertés individuelles et collectives. Selon le quotidien italien, la Repubblica, en citant l''ex-directeur des opérations de Saipem, l'ex-ministre de l'Energie, Chakib Khelil et certains de ces proches auraient reçu du groupe ENI, des pots-de-vin estimés à 41 millions d'euros, en contrepartie d'un seul contrat du projet du gisement de Menzel Ledjmet Est.