Entamant le cycle de consultations avec les acteurs politiques, comme première étape avant de réunir les conditions favorables pour la «conférence de consensus national», le FFS s'est rendu dans l'après-midi d'hier au siège du parti du Front de libération nationale (FLN) pour une première prise de contact et d'échanges de points de vue. Les échanges préliminaires entre l'ancien parti unique et le vieux parti d'opposition algérienne se sont déroulés dans la sérénité et la confiance, où le dialogue et la concertation comme mode d'exercice politique a été défendu par les deux parties. Les deux délégations se sont, dans ce sens, entendues pour une rencontre «symbolique» le 1er novembre prochain, sur demande de Mohand Amokrane Cherifi qui a conduit l'équipe du Front des forces socialistes, une demande, qui a été expressément acceptée par Amar Saâdani, secrétaire général du FLN. Ce dernier a axé essentiellement son intervention sur le poids historique des deux formations politiques dont, relèvera-t-il, «le rapprochement n'est pas le fait du hasard, mais plutôt un prolongement historique». Pour Amar Saâdani, il ne fait pas de doute que «cette période nécessite la participation de tous les enfants de la patrie. Nous nous rencontrons pour évaluer la situation politique. Nous sommes dans une nouvelle ère caractérisée par une accélération des évènements». Dans sa seconde intervention, Amar Saâdani s'est livré à quelques positions politiques martelant que «la légitimité du président de la République n'est pas discutable». Et si Mohand Amokrane Cherifi, dans sa présentation de l'esprit du projet laborieux d'un consensus national, a invité société politique et société civile à «ne pas se focaliser sur le passé», préférant voir les Algériens définir ensemble un meilleur avenir pour leur pays, il ne lui était pas possible de ne pas convoquer quelques dates de l'Histoire de l'Algérie. Cherifi a évoqué ainsi le 1er Novembre 1954 et le Congrès de la Soummam (20 août 1956), comme deux rendez-vous cruciaux dans l'histoire du pays, pour illustrer ce qui avait apporté le consensus ayant prévalu dans ce qui avait entouré les deux événements. «Le consensus est la seule voie pour avancer. C'est la seule voie possible pour préserver l'indépendance de notre pays», a déclaré Cherifi, attentivement écouté par les membres du bureau politique du FLN. Le chef de la délégation du FFS rappela, à l'occasion, «l'engagement de Hocine Ait Ahmed, depuis 1963, pour le renforcement de la paix et l'instauration de la démocratie dans le pays», soulignant les initiatives prises par le parti dans la même finalité, comme l'accord signé entre les deux vieux partis en 1965, ainsi que les mémorandums de sortie de crise adressés par le FFS aux tenants du pouvoir. S'agissant de la présente initiative, projet rendu plus visible depuis le 5e congrès du parti, Cherifi a réitéré que son parti ne sera pas plus qu'un «facilitateur dans une conférence inclusive et participative». «Nous comptons offrir un climat de confiance à travers cette importante prise de contacts», dira Cherifi, qui plaide pour «que les gens se parlent, s'écoutent, s'échangent; sans invectives et insultes». L'intervenant a défendu le principe «d'aller voir et discuter même avec ceux qui ne voudront pas participer». Le membre de la direction du FFS, visiblement encouragé par le climat des échanges, déclare que ce début de dialogue «est un signal fort, au plan national et international». C'est la démonstration, soutient-il, que «nous pouvons nous rassembler en évacuant les extrémismes». Le staff du FFS, dirigé par M. Cherifi, accompagné par deux autres membres de l'Instance présidentielle du parti (Ali Laskri et Saida Ichalamène), de Mohamed Nebbou, premier secrétaire et de Chafaâ Bouaiche, chef du groupe parlementaire FFS, s'est rendu en fin de journée au siège du RND, pour des discussions bilatérales, qui devaient se dérouler dans la matinée, mais reportées à cause de l'indisponibilité de Cherifi. Le FFS rencontrera aujourd'hui M. Ali Benflis, ancien Chef du gouvernement et ex-candidat à la dernière élection présidentielle. A. Y.