Le prix du baril connaît une baisse continue depuis le mois de juin. Les prix du pétrole ont reculé d'environ 25% depuis juin en raison d'une production abondante, d'une faible demande et d'incertitudes sur la croissance mondiale. Les cris d'alarme se multiplient pour une révision des politiques budgétaires. Qu'ils émanent de ministres de pays producteurs, de députés ou d'experts, la forte croissance des dépenses publiques qui a accompagné celle des prix des hydrocarbures n'est plus tenable. Certains courtiers misent même sur un baril à 70 dollars d'ici à la fin de l'exercice. Les situations de déficit budgétaire de la majorité des pays exportateurs de pétrole n'est plus tenable. Les déclarations de Christine Lagarde, directrice générale du FMI, concernant les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) en situation de déficit budgétaire sont aussi valables pour notre pays. Si les cours du brut restaient à ce niveau, cela pourrait faire baisser de 8% le PIB de la plupart des pays du CCG et «plonger nombre d'entres eux en situation de déficit budgétaire», a déclaré Mme Lagarde à des journalistes. La directrice générale du FMI a exhorté les pays membres à réformer leurs économies et à prendre des mesures d'assainissement des finances publiques. Elle a toutefois ajouté que ces pays avaient assez de ressources pour atténuer les effets immédiats d'un tel déficit. La difficulté sera d'autant plus grande que notre pays connaît des déficits budgétaires depuis quelques années. Comblés par le recours au Fonds de régulations des recettes, les déficits budgétaires algériens sont trop importants et la politique sociale menée par le gouvernement est assimilée par les citoyens comme un droit inaliénable. Tout changement de politique aura donc nécessairement un coût. La communication gouvernementale sera mise à rude épreuve si des chantiers venaient à être abandonnés ou des prix venaient à être augmentés. Les mises en garde émanent de plusieurs sources, y compris au sein de la majorité. Certains conseillers du Premier ministre tirent la sonnette d'alarme depuis bien longtemps. Mais la politique engagée n'a pas changé d'un iota. Le recours aux banques pour financer certains projets devraient être possible. Il serait bon de revoir les codes communal et de wilaya et encourager les collectivités locales à avoir recours aux crédits pour financer certains de leurs équipements. L'assistanat, partout et pour tous, met en danger les équilibres macroéconomiques et, au-delà, la pérennité des finances publiques. Une longue et large réflexion s'impose sur les dotations sociales et les exonérations fiscales. Il est plus que temps. A. E.