«L'Algérie, le Bahreïn, Djibouti, l'Egypte l'Iran, la Jordanie, les Emirats arabes unis, le Maroc, la Tunisie, la Cisjordanie et Ghaza ont engagé des réformes dans au moins un domaine», affirme l'institution financière dans son nouveau rapport annuel. La BM précise aussi que L'Algérie et la Jordanie «ont amélioré les infrastructures portuaires, réduisant ainsi les délais de traitement dans les ports terminaux». En outre, le rapport note que «l'Algérie a facilité le commerce transfrontalier en améliorant les infrastructures du port d'Alger». Ceci est bien maigre au regard des engagements pris par les partenaires sociaux et le gouvernement lors des précédentes tripartites. Au niveau mondial, Singapour se maintient en tête, la France se classe 31e et l'Erythrée est lanterne rouge. L'édition 2015 du rapport «Doing Business» passe au crible le cadre réglementaire s'appliquant aux petites et moyennes entreprises dans 189 économies, en évaluant notamment dans quelles conditions elles peuvent lancer leur activité, avoir accès à l'électricité, au crédit ou payer leurs impôts. En épluchant les réglementations locales et en agrégeant les résultats obtenus auprès de plus de 10 000 professionnels, la Banque mondiale parvient à un classement de l'attractivité des pays qui a fait couler beaucoup d'encre. Mécontente de son rang, la Chine avait tapé du poing sur la table fin 2012 et exigé la suppression pure et simple d'un classement qui risquait, selon elle, de «ruiner la réputation» de la Banque. D'autres voix avaient simplement pointé d'importantes failles méthodologiques. «Doing Business a tous les ingrédients pour être à la fois important et controversé, ce qu'il n'a pas manqué d'être», admet le chef économiste de la Banque mondiale, Kaushik Basu, qui reconnaît lui-même avoir critiqué ce rapport quand il conseillait le gouvernement indien. Face à ces réserves, la Banque a modifié sa méthodologie en affinant l'étude de certains indicateurs et en approfondissant ses évaluations dans les pays de plus de 100 millions d'habitants. Malgré ces changements, le classement 2015 consacre à peu près le même quinté que dans l'édition précédente : Singapour, leader depuis l'édition 2007, reste en tête, suivi par la Nouvelle-Zélande, Hong Kong, le Danemark et la Corée du Sud. Seul changement notable, les états-Unis sont éjectés de ce «top 5» et pointent désormais à la 7e position. Malgré ses récriminations, la Chine continue d'avoir des raisons d'être mécontente : elle reste dans le ventre mou du classement (90e) même si elle grappille 3 places et devance d'autres grands pays émergents, Brésil (120e) ou Inde (142e). «La controverse vient souvent du fait de voir dans ce rapport (...) davantage qu'il ne reflète», assure M. Basu dans son avant-propos, assurant que le «Doing Business» ne saurait être vu comme un signe de performance économique des pays. Le classement continue toutefois de susciter des interrogations. Malgré la grave crise géopolitique qui les oppose, la Russie et l'Ukraine améliorent leurs positions dans ce classement en pointant respectivement à la 62e (+2 places) et à la 96e position (+16 places). Le rapport ne «reflète pas les aspects liés à la sécurité, la prévalence des pots-de-vin et de la corruption (...) ou la stabilité macro-économique» des pays, explique la Banque mondiale. Certains résultats posent par ailleurs question. Haïti, un des pays les plus pauvres du globe, arrive en 94e position en terme d'accès des PME à l'électricité alors que le Canada, pays du G20, pointe au 150e rang. Sur l'indicateur mesurant la «protection des investisseurs minoritaires», la Suisse occupe le 78e rang alors que la Sierra Leone qui émerge de plusieurs années de guerre civile pointe au 62e rang. C'est dire tout le bien que l'on peut penser de ce rapport. A. E./Agences