Les deux points de passage entre Israël et la bande de Ghaza ont été fermés par l'occupant israélien, jusqu'à nouvel ordre, a indiqué hier l'armée israélienne. «Les points de passage pour les personnes et les marchandises de Beit Hanoun ‘'Erez" et de Karam abou Salem sont fermés jusqu'à nouvel ordre sauf pour l'aide humanitaire», a précisé une porte-parole. Les points de passage entre Ghaza et Israël, permettent à la population palestinienne enclavée dans cette bande, de s'approvisionner en nourriture et marchandises. De son côté, le mouvement de résistance palestinien a dénoncé hier la décision d'Israël de fermer, jusqu'à nouvel ordre, ses deux points de passage avec la bande de Ghaza accusant l'occupant d'infliger une «punition collective» aux habitants de l'enclave palestinienne. Moussa Abou Marzouq, un dirigeant du mouvement Hamas qui contrôle Ghaza depuis juin 2007, a accusé Israël sur sa page Facebook d'infliger une «punition collective» aux Ghazaouis et de «briser les engagements pris lors du cessez-le-feu», après la décision de fermer les deux points de passage. Il a dénoncé «un comportement infantile et irresponsable» de la part d'Israël. Le responsable du Hamas a également interpellé l'Autorité palestinienne sur «sa responsabilité de remettre les employés des postes frontières au travail» et de mener la reconstruction de Ghaza, ravagée en août dernier par des agressions israéliennes sanglantes. Le Hamas et Israël ont conclu le 26 août un accord de cessez-le-feu, négocié par l'intermédiaire de l'Egypte, mettant fin à cinquante jours d'une agression qui a fait plus de 2 140 morts côté palestinien, dont une majorité de civils, et 73 côté israélien, pour la plupart des militaires. Israéliens et Palestiniens doivent reprendre prochainement les négociations de paix indirectes au Caire pour pérenniser le cessez-le-feu. Sur le plan des négociations, le secrétaire d'Etat John Kerry doit proposer aujourd'hui des «solutions intermédiaires» au négociateur en chef palestinien Saëb Erakat, les Etats-Unis cherchant à dissuader les Palestiniens de réclamer à l'ONU la fin de l'occupation israélienne, a indiqué samedi un responsable palestinien. M. Erakat s'est rendu hier à Washington, à l'invitation de M. Kerry qui a dit souhaiter discuter de «la voie à suivre» pour faire avancer le processus de paix israélo-palestinien en panne depuis des mois. Selon le responsable palestinien qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat à Ramallah, les deux hommes évoqueront «plusieurs propositions américaines pour relancer le processus de paix». «Il est clair que l'administration américaine veut que nous écartions notre projet d'aller devant le Conseil de sécurité», a-t-il dit sans préciser le contenu des «propositions». Le dernier round de pourparlers entre Israéliens et Palestiniens avait échoué en avril au terme de neuf mois de dialogue sous l'égide des Etats-Unis. Face à cet échec, la direction palestinienne a annoncé qu'elle allait réclamer au Conseil de sécurité de l'ONU une date butoir à la fin de l'occupation israélienne des territoires palestiniens pour ouvrir la voie à un Etat de Palestine dans les frontières de 1967. Les Palestiniens disent mener des négociations pour obtenir les neuf votes nécessaires à l'adoption d'un tel projet. Un veto américain, que les Palestiniens disent anticiper, le tuerait toutefois dans l'œuf. En attendant, a prévenu le responsable palestinien, le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu «va tuer un peu plus chaque jour une solution à deux Etats». Selon lui, seule «une résolution du Conseil de sécurité permettra de préserver et mettre en place la solution de deux Etats». MM. Kerry et Erakat doivent également évoquer les moyens de «réduire les tensions à Al-Qods» et la situation dans la bande de Ghaza. R. I.