La situation devient de plus en plus tendue au Mali depuis quelques jours, suite aux opérations militaires menées par l'armée malienne et qui ont créé une dangereuse confusion dans le pays, alors que le dialogue d'Alger devrait reprendre dans moins de dix jours. L'armée malienne a indiqué, dans un communiqué en date du 3 novembre, avoir mené des raids à la frontière burkinabé qui lui ont permis de reprendre le contrôle de plusieurs localités dans la région du Gourma. Cette région était, selon l'armée malienne, sous le contrôle de «groupes terroristes» dont les éléments auraient attaqué une patrouille de soldats de Bamako «en posture opérationnelle», alors que la Coordination des Mouvements de l'Azawad affirme tout le contraire, dans un communiqué rendu public sur le site du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (Mnla). «Le Chef d'état-major général des Armées informe l'opinion nationale et internationale que dans la matinée du dimanche 2 novembre 2014, une patrouille de l'armée malienne, en posture opérationnelle de contrôle de zone dans le Gourma, a été prise à partie par des hommes armés, dans la localité de Boulkessi, cercle de Douentza, près de la frontière avec le Burkina Faso», lit-on dans le communiqué du ministère de la Défense malienne. En réponse, «La Coordination des Mouvements de l'Azawad dément formellement et catégoriquement les allégations du gouvernement malien dans un communiqué de son ministère de la Défense, ce 3 novembre 2014, sur un attentat terroriste ayant visé ses soldats à Almoustrate, près de Gao, qui accuse les Mouvements signataires du cessez-le-feu du 23 mai 2014», ajoutant que «cette zone d'Almoustrate est sous contrôle des militaires maliens et de leurs alliés (terroristes et miliciens) en plus la Coordination ne reconnaît aucune présence de son armée dans cette zone». Ces communiqués ne sont pas pour apaiser une atmosphère déjà très tendue avant même la reprise des pourparlers de paix d'Alger, dont le troisième round a été suspendu trois jours à peine après le début de ses travaux. Les informations dont font état des médias maliens proches des mouvements armés augurent d'une dangereuse escalade de la violence dans les jours à venir, en raison des mouvements de l'armée malienne qui tente de reprendre le contrôle d'autres localités. En effet, l'armée malienne aurait arrêté une soixantaine de commerçants des communautés arabes et touarègue, dans le nord, avant leur transfert à Tombouctou, selon al-hadeth al-Azawadi. Ce journal en ligne affirme que les soldats maliens sont sur le point de prendre le contrôle d'Arbenda (sud du Fleuve Niger), en prévision d'une reprise totale de l'ensemble de la région d'Oudha. Cette opération vise à reprendre toute les localités maliennes du centre du pays jusqu'à la limite de la région de l'Azawad, sous contrôle des mouvements rebelles du nord. Par ailleurs, une réunion des ministères des Affaires étrangères et des ministères en charge de la Défense des pays africains contributeurs de la Minusma s'est tenue hier à Niamey, pour évaluer la situation qui prévaut dans le Nord-Mali, a indiqué l'APS. L'Algérie est présente en tant que pays observateur, via le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Abdelhamid Senouci Bereksi. L. M.