Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) appelle à recréer l'espoir durant cette période cruciale de l'histoire de l'Algérie. Le président du parti, Mohcine Belabbas, invite les différents acteurs de la scène politique nationale à se concentrer, à cet effet, sur l'essentiel au lieu de l'accessoire qui, estime-t-il, ne fera qu'entretenir «le statu quo». «Quelle est la priorité aujourd'hui ? Spéculer sur le tiercé des canassons qui seront sur la ligne de départ ? Parier sur celui qui serait le plus à même de rassurer les marionnettistes ?... Pour nous l'urgence est de se concentrer sur les conditions de préparation et d'organisation d'une consultation électorale», déclare-t-il à l'ouverture, hier à Alger, des travaux de la convention nationale du parti consacrée aux débats sur le projet d'«une Constitution pérenne» élaboré par le RCD. Les conditions en question, insiste-t-il, doivent être précisées au plus vite, si on veut faire de cette occasion l'opportunité «d'un nouveau départ pour notre pays». «Il s'agit de parvenir aussi rapidement que possible à une stabilité sociale et à une légitimité du pouvoir, deux données vitales que l'on ne pourra pas atteindre si on laisse les manœuvres qui se profilent encore aujourd'hui confisquer la décision politique», lance-t-il, devant un parterre composé de militants du parti et d'invités, dont l'ancien président de l'APN, Karim Younès, le président de l'association Mémoire de la Wilaya IV, Youcef El Khatib, le président du MSP, Abderrazak Makri, et le coordinateur du Snapest, Meziane Meriane. Le leader du RCD précise, dans la foulée, que la préparation de la prochaine consultation ne devra pas être faite par un quelconque pouvoir occulte. «Aucune structure occulte ne doit intervenir dans la préparation ou la gestion du scrutin», exige-t-il. «L'opposition ne doit pas être passive» Pour Mohcine Belabbas, l'important est de réaliser un consensus pour mettre en place des dispositifs qui «empêcheront toute remise en cause de l'ordre républicain et garantissant la pérennité de l'ordre constitutionnel». Dans ce sens, il affirme que le pouvoir ne doit pas être, à la fois, juge et partie. «Le pouvoir est une partie de la composante politique algérienne, mais il n'en est pas la totalité», explique-t-il. Ce faisant, il rappelle le rôle que doit jouer l'opposition, appelée à exposer ses visions et ses projets en toute indépendance. Et d'ajouter : «Il faut dépasser les positions sectaires et les cadres partisans réducteurs pour placer l'Algérie au-dessus de toute autre considération.» Poursuivant, Mohcine Belabbas exhorte les algériens à ne pas donner du crédit au discours distillé ces derniers mois selon lequel «la chute du régime serait synonyme du chaos en Algérie». «Cela s'appelle du chantage et nous n'avons pas à le subir», persifle-t-il, appelant également à ne pas s'attarder sur la seule responsabilité d'un seul homme dans le désastre provoqué dans le pays. «Le chef de l'Etat est le produit du système (…), il n'a fait que pousser ce système au bout de sa logique», indique-t-il, avant d'exposer la vision du RCD concernant l'élaboration de la future Constitution. Et pour mieux coller à la réalité de la région, les organisateurs ont invité des constitutionnalistes marocains, tunisiens et mauritaniens pour exposer les expériences de leurs pays respectifs.