Après avoir fait un premier bilan de la Conférence pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) dans lequel il n'a pas hésité à relever certaines divergences entre les points de vue des participants et l'empressement de certains à vouloir «s'imposer», le RCD a estimé hier que ce rendez-vous «jette les jalons d'une véritable transformation de la pratique politique». Dans un communiqué rendu public hier sanctionnant la réunion du secrétariat national du parti, réuni vendredi à Alger, le RCD a noté «l'écho positif suscité dans l'opinion la plus large qui salue l'initiative et la capacité des partis politiques à transcender leurs divergences et à pouvoir engager des débats et des résolutions communes». Pour le RCD, le projet de plateforme élaboré par la CLTD «cerne les maux politiques et socioéconomiques qui rongent notre pays et propose les voies et moyens à même d'impulser le changement démocratique». Néanmoins, le RCD notera également que «la gestion de la conférence» n'a pas permis de donner suffisamment la parole «aux personnalités de l'opposition, aux jeunes et aux représentants de la société civile, véritables acteurs de toute transition». Pour le RCD, l'urgence aujourd'hui est «d'encourager l'expression citoyenne multiple et redonner la parole à toutes les composantes de la société algérienne». Dans son premier constat, Mohcine Bellabas, président du parti, avait noté au lendemain de la rencontre que les représentants de la société civile sont «pour la majorité repartis sans pouvoir exprimer leurs points de vue», non sans s'attaquer à un des intervenants, Ali Benflis, qu'il ne nommera tout de même pas qui a, selon lui, «enfreint la règle, pourtant énoncée au début des travaux, fixant le temps de parole à sept minutes, pour disserter pendant 25 minutes, transgressant ainsi l'horizontalité de la conférence» et à d'autres participants qui ont «tenté de pousser vers des alignements claniques». Le RCD a également évalué lors de la réunion ordinaire de son secrétariat national, la situation politique du pays deux mois après l'élection présidentielle du 17 avril 2014 qui a, selon lui, reconduit le statu quo. «Le RCD veut pour preuve que ceux qui ont répondu à l'invitation se sont vite empressés de déclarer que leur participation n'est pas une caution pour cette démarche», allusion à l'ennemi juré, le FFS, qui a participé aux consultations. Evoquant le plan d'action du gouvernement, le RCD estime que l'opinion publique «retiendra du plan d'action du gouvernement son refus obstiné de l'officialisation de la langue amazighe» et «le passage en force pour accorder aux multinationales des concessions d'exploitation du gaz de schiste pour écouler leur technologie et disposer d'un champ d'expérimentation dans le sud du pays». Le RCD croit également que «l'objectif de croissance de 7% à l'horizon 2019 n'est ni réaliste ni crédible». Enfin, le parti dénoncera «des abus et ces pratiques aussi iniques que vaines», en parlant de l'intimidation dont sont victimes ses militants notamment.