Le Front de libération nationale (FLN) renoue avec les contestations et les manifestations de militants. Alors que sa direction prépare «dans la sérénité», le 10e congrès du parti, des militants contestent les choix faits pour diriger les mouhafadate. À Batna et Sétif, les nouveaux découpages et le choix des hommes ne sont pas du goût des militants de base. Après avoir manifesté la semaine passée, des militants sont revenus à la charge hier pour que «Saâdani, dégage !». Des dizaines de militants et élus se sont rassemblés, hier, devant le siège du parti pour demander le départ de l'actuel secrétaire général et la tenue d'une session extraordinaire du comité central. C'est aux cris de «Saâdani, dégage !», que les manifestants ont tenté de faire entendre leurs voix. La police les empêchera d'avancer car d'autres militants étaient également présents pour soutenir le secrétaire général. «Depuis le 29 août 2013, ce type d'action se déroule et s'accentue», affirme à un confrère Kassa Aïssi, ancien porte-parole du parti. Il critiquera les dernières désignations à la tête des «mouhafadate parallèles» et «l'installation à la tête de ces mouhafadate d'éléments qui n'ont aucun rapport avec le parti». «Puisque la solution démocratique n'a pas été acceptée, à savoir tenue d'une réunion extraordinaire du comité central et l'organisation d'élections, ça va persister et ça va s'aggraver au fur et à mesure que nous nous approcherons du congrès», affirme Kassa Aïssi. Du côté des pro-Saâdani, on accuse ouvertement Abdelaziz Belkhadem d'être derrière cette manifestation. «La plupart des manifestants ne sont pas des militants du parti et sont poussés par certaines parties», lance Sadek Bouguetaya. «Belkhadem en fait partie. Ils se réunissent chaque jour et on connaît les noms», ajoute-t-il. Mustapha Maazouzi rappelle que l'actuel secrétaire général «dérange beaucoup de gens». Pour lui, Abderrahmane Belayat joue un rôle. «Mais est-ce qu'il a cette force (de mobilisation, ndlr) ? Ou est-ce qu'il est manipulé», avance-t-il. Quoi qu'il en soit, «la légitimité de la direction actuelle n'est pas à l'ordre du jour», insiste-t-il. Et si les protestataires reviennent la semaine prochaine ? «Ils recevront une bonne tannée», promet M. Maazouzi. Ces accusations et manifestations surviennent quelques jours après la tenue d'une réunion du bureau politique. Le communiqué ayant sanctionné cette réunion contenait un appel aux militants du parti. Ces derniers sont appelés à resserrer les rangs en vue de garantir la réalisation des objectifs du parti, notamment une bonne préparation du 10e congrès rassembleur dans un climat de transparence et dans le respect rigoureux des lois régissant les activités du parti. Un appel qui ne semble pas avoir été entendu par tous. K. B.