Participer à la gestion des affaires de la Cité, c'est le vœu de nombreux citoyens qui, au lieu de cela, continuent d'être considérés comme des mineurs par les pouvoirs publics en général et par les élus en particulier. Chose qui les assimilent (les citoyens) à d'éternels assistés, attendant tout des gouvernants et des responsables, n'ayant même pas l'aptitude d'agréer un quelconque projet dans leurs quartiers, ou dans d'autres, et des élus qui, pourtant, ont été choisis par ces mêmes citoyens qui leur ont ouvert le chemin vers la municipalité. Rares sont celles, parmi les mairies, qui impliquent les administrés dans la conduite des affaires et dans la recherche, ensemble, de solutions aux nombreux problèmes que rencontrent les citoyens. Serait-ce possible désormais ? C'est ce qui semble se dégager des propos du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, qui, lors de l'installation, mardi dernier, d'un groupe de travail composé de représentants de tous les secteurs ministériels, d'élus et de certaines institutions, a souligné la nécessité de trouver «des mécanismes et des dispositifs» qui permettent aux citoyens de participer à la gestion des affaires de leurs communes et wilayas conformément à la Constitution et aux lois. «La participation des citoyens à la gestion des affaires locales est un droit consacré par la Constitution et par les codes communal et de wilaya», a précisé M. Belaïz, indiquant que le législateur algérien «a accordé une importance majeure à la démocratie participative en la consacrant dans la Constitution et les différentes lois». Le membre du gouvernement a estimé que «le moment est venu pour trouver des mécanismes et des dispositifs qui permettent d'appliquer les textes de loi consacrant le droit du citoyen de participer à la prise de décision au niveau local». Il a en même temps fait état de l'existence de plus de cinq articles clairs en ce sens dans les codes communal et de wilaya, dont celui relatif au droit du citoyen d'assister aux délibérations des Assemblées populaires communales (APC) et de wilaya (APW), déplorant que cela soit resté au stade de l'intention. «La participation du citoyen à la gestion des affaires de sa commune est stipulée dans les lois, mais n'est pas appliquée faute de mécanismes appropriés», a relevé M. Belaïz, qui a rappelé que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait instruit le gouvernement de promouvoir la démocratie participative et de trouver des mécanismes à cet effet. «Il s'agit d'ailleurs d'un axe majeur du plan d'action du gouvernement adopté par le Parlement», selon les propos du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui n'a pas omis d'expliquer la mission du groupe de travail qu'il a installé, affirmant que celle-ci consiste à trouver des mécanismes «qui permettent l'exercice de droits consacrés par la Constitution et instituent un principe démocratique fondamental, celui de la participation du citoyen à la gestion des affaires locales». Pour l'heure, et en attendant que la concrétisation et la généralisation de l'obligation pour les élus d'associer les citoyens à la prise de décisions, le groupe de travail est chargé, d'«étudier et d'enrichir les propositions soumises par des cadres du ministère de l'Intérieur», selon le ministre qui a exhorté les membres du groupe à procéder, au cours de leur travail, à une étude «exhaustive» et «approfondie» pour trouver des mécanismes à mettre à la disposition des citoyens, des associations et des comités de quartier afin de leur permettre de participer à la gestion de leurs affaires dans les APC et APW. Agir «en toute liberté, dans la transparence et sans restrictions ni préalables», en ayant recours à des experts en cas de besoin, les membres du groupe de travail doivent s'y conformer, selon M. Belaïz, qui n'a pas précisé d'où pourraient venir d'éventuelles restrictions ou préalables. La tâche des membres du groupe devra aboutir à des résultats qui seront soumis au gouvernement pour examen et approbation avant leur concrétisation sur le terrain. R. M./APS