La qualité du sol et le niveau d'entretien des pelouses en gazon naturel sont déterminants dans la performance et la durée de vie de ces surfaces naturelles, ont estimé, jeudi à Alger, des experts algériens et étrangers spécialisés dans la gestion de terrains de football et de Rugby. Intervenant au cours d'une journée d'étude sur la pose et l'entretien de surfaces en gazon naturel, ces experts agronomes ont évoqué leurs expériences dans différents stades en France, en Angleterre, en Afrique et en Asie. «Les gens parlent à chaque fois de la qualité du gazon pour critiquer une mauvaise de surface de jeu. On n'est pas du tout d'accord avec cette approche car souvent c'est la qualité de sol qui pose problème», a indiqué Patrice Therre, P-dg de Novarea, laboratoire français de contrôle de gazon agréé par la Fédération internationale de football (Fifa). Le conférencier a insisté sur le compactage du substrat (terre végétale mélangée avec du sable et d'autres matériaux) qui ne doit pas changer d'aspect. «Le sol-support doit garder son homogénéité pour éviter la déformation du gazon qui sera incorrigible par le suite. Le système de drainage, le bordurage et l'arrosage sont aussi importants», a-t-il fait savoir, révélant que «l'arrosage fait plus de mal au gazon qu'une légère sécheresse. Maîtriser l'eau est une garantie de réussite de la surface verte». Il aussi a noté que la gestion du gazon n'est pas «standard» et qu'elle diffère d'une région à une autre. «On ne va pas gérer un gazon au stade de Marseille, une ville côtière, de la même manière de celui de Lens», estimant en outre «que l'importation d'un gazon des Pays-Bas pour l'installer à Alger n'est pas une bonne chose». De son côté, le directeur général du Bureau national d'étude et développement rural (Bneder), Aboud Salah Bey a abondé dans le même sens en prenant la pelouse du stade 5-Juillet d'Alger comme exemple édifiant. «Après le fameux match amical Algérie-Bosnie en novembre 2012, tout le monde a critiqué la qualité du gazon posé qui est le même que celui installé au stade Hamlaoui de Constantine. A Alger ça n'a pas bien marché mais à Constantine si, car finalement le problème est dans la terre végétale», a précisé Aboud. «Nous avons effectué par la suite des interventions au stade 5-Juillet qui a pu accueillir la finale de Coupe d'Algérie 2013 avec une pelouse en bon état. Cependant, avec l'opération de rénovation générale de cette infrastructure, il est préférable d'installer une nouvelle pelouse», a-t-il dit. Le responsable du Bneder a assuré que l'entreprise qu'il préside est «prête à accompagner» le ministère des Sports dans le suivi du gazon des nouveaux stades d'Oran, Baraki, Douéra et autres.