Dans le cadre de la coopération algéro-turque des spécialistes de l'agence gouvernementale turque des sites archéologiques (Tica) ont procédé à un état des lieux du Palais du Bey Mohamed El Kebir et de la mosquée Pacha, situés à haï (quartier) Sidi El Houari d'Oran, a-t-on appris auprès de la direction de la construction et de l'urbanisme. Cette opération permettra aux spécialistes, en séjour à Oran depuis 15 jours, d'élaborer une étude de restauration de ces deux sites qui s'inscrit, tout comme la mosquée Ketchaoua d'Alger, dans le cadre d'un accord entre l'Algérie et la Turquie, a-t-on ajouté. Cet état des lieux concerne les aspects topographiques des deux sites, par des techniques modernes utilisant le scanner en 3D et le prélèvement d'échantillons de matériaux de construction pour une analyse physico-chimique avant d'élaborer une étude et lancer les travaux. Pour sa part, le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, initiateur du projet, se charge de la gestion de l'opération avec l'implication et la consultation du ministère de la Culture dont relèvent les deux sites. Le palais du Bey, un édifice de l'époque ottomane à Oran remontant à la fin du 18e siècle, a été construit par Mohamed Ben Othmane El Kébir, selon des données historiques. S'étendant sur une superficie de plus de 5 hectares et comportant plusieurs pavillons, ce monument est classé patrimoine national. Faisant partie du riche patrimoine de la ville d'Oran, le palais comprend 39 chambres, un Diwan, un Pavillon de La Favorite, des cours ainsi que d'autres dépendances. Pour sa part, la mosquée Pacha est l'un des plus prestigieux lieux du culte à Oran, d'une jolie architecture, édifié en 1796 par le Bey Mohamed El Kébir sur ordre de Hassan Pacha, Bey d'Alger. Il est de forme octogonale et pavoisé de faïences avec un minaret surplombant toutes les habitations de haï Sidi El Houari, l'un des plus beaux minarets d'Algérie. La partie turque a exprimé un intérêt particulier lié aux spécificités du réaménagement du site de Ketchaoua, qui nécessite la préservation du cachet historique de cette mosquée, selon les normes qui prennent en considération l'aspect historique de cette construction ancienne. Rappelons que l'an dernier, la délégation turque s'est rendue sur le site de la mosquée Ketchaoua à Alger avant d'entamer sa restauration, actuellement en cours. La délégation turque a exprimé la disponibilité de la Turquie à contribuer à la réhabilitation de la mosquée Ketchaoua sans contrepartie, soit sans incidences financières pour l'Etat algérien. W. S. M.