Les propos tenus récemment par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), qualifiant un autre syndicat de fantoche, ont fait réagir le Syndicat national des médecins généralistes de la santé publique (Snmgsp). Ce dernier, se sachant ciblé, et par le biais de son porte-parole, le Dr Salah Laouar, affirme déplorer une telle situation. «Nous ne nous sommes jamais attaqués à un autre syndicat ou à une partie quelconque. Nous ne sommes l'ennemi de personne. Il est déplorable qu'on s'attaque à nous de cette façon», a-t-il dit. Et de poursuivre : «Notre syndicat existe depuis plus d'une dizaine d'années et ne dépend d'aucune autorité. Nous ne travaillons pour aucune tutelle. Nous sommes un syndicat autonome.» A ce propos, précise le Dr Laouar, et contrairement à ce que nous avons mentionné dans une précédente édition, le syndicat n'est pas affilié à la centrale syndicale Ugta. «Nous ne sommes pas un syndicat de l'Ugta.» Le représentant du Snmgsp rappelle que le syndicat a été agréé le 27/10/2001. Depuis 2008, «nous sommes en discussions avec le ministère de la Santé. Nous travaillons dans le cadre des commissions mixtes». Manière de dire que si sa dernière rencontre avec le département ministériel a eu lieu le 27 novembre dernier et que cette dernière a abouti à un accord portant sur la satisfaction d'une revendication importante, celle du passage au grade supérieur, «cela est une coïncidence». Cette dernière réunion a été précédée par une autre le 23 octobre et d'autres ont encore eu lieu bien avant, cela est attesté par des PV. «Nous n'avons jamais cessé les négociations avec le ministère», insiste le Dr Laouar. Et de poursuivre : «En 2011, on a finalisé le régime indemnitaire, avec des rappels. En 2013, nous étions le dernier syndicat à être reçu par les représentants du ministère. Ces derniers nous ont annoncé qu'il était possible de travailler sur des mesures transitoires pour une intégration massive des médecins dans différents grades. En septembre 2014, nous avons réussi à avoir ces mesures transitoires pour le passage de médecin de base à médecin principal. Le mois d'octobre, la tutelle nous a annoncé la signature prochaine de l'arrêté interministériel. Chose faite le 27 novembre et encore avec plus d'acquis. En fait, une dérogation pour permettre à l'ensemble des praticiens remplissant les conditions statutaires d'ancienneté d'accéder aux grades supérieurs de principal et en chef, conformément aux dispositions de leur statut particulier. Cette dérogation est sur ordre du Premier ministre, Abdelmalek Sellal.» Autres satisfactions du syndicat : «L'inspecteur général nous a informé qu'une note a été adressée aux chefs des établissements à l'effet d'octroyer le taux maximum des indemnités de performance et d'amélioration à l'ensemble des praticiens généralistes de la santé publique et installation des commissions paritaires à travers toutes les structures de santé.» Aussi, «pour ce qui est des entraves syndicales, les membres de la commission centrale se sont engagés à vérifier ces situations et les prendre en charge dans les meilleurs délais». Revenant sur le passage aux grades supérieurs, le syndicat affirme que cela «va permettre aux anciens médecins de sortir avec un grade supérieur et une bonne retraite et, d'un autre côté, libérer des postes budgétaires pour les jeunes médecins au chômage et qui sont environ 5 000». C'est donc «un grand acquis pour la corporation». Parlant de la corporation, le même syndicat affirme qu'il la représente à un taux de 35% à 40%. Ce qui ne serait pas le cas pour l'autre syndicat représentant la même corporation des praticiens généralistes, c'est-à-dire le Snpsp. Les structures de santé ont fonctionné normalement pendant les jours de grève à laquelle a appelé ce syndicat. Le suivi était très faible. Le Snmgsp insiste encore une fois : «Nous sommes un syndicat autonome et représentatif.» K. M.