L'Etat islamique a en outre pris le contrôle de la base d'un bataillon de missiles de l'armée sur une colline adjacente, située au sud-est de l'aéroport. Ce qui pourrait constituer une évolution stratégique notable dans la guerre de basse intensité que se livrent les parties en belligérance avec la bienveillance indirecte d'acteurs étrangers. L'information a été donnée par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh), un organisme basé à Londres s'inscrivant dans l'opposition au régime syrien. Pour les spécialistes en stratégie, l'aéroport militaire de Deir Ezzor est considéré comme la seule voie de ravitaillement alimentaire des forces gouvernementales dans l'est de la Syrie déchirée par une guerre civile destructrice. Cet aéroport serait également très important pour l'armée syrienne car c'est de là que ses avions et hélicoptères décollent pour des raids contre les positions djihadistes et les régions contrôlées par les rebelles dans plusieurs régions de Syrie. «L'Etat islamique a lancé l'assaut à l'aube, pénétrant dans certaines parties de l'aéroport militaire de Deir Ezzor, et de violents combats y opposent depuis les djihadistes aux forces gouvernementales», assure le directeur de l'Osdh, Rami Abdel Rahmane. L'assaut est intervenu juste après un attentat-suicide mené par l'Etat islamique à l'entrée principale de l'aéroport et des bombardements violents à l'artillerie des positions des forces gouvernementales, selon l'Osdh. L'offensive djihadiste visant l'aéroport avait commencé mercredi et a fait jusque-là au moins 121 morts des deux côtés : 70 djihadistes de l'Etat islamique et 51 membres des forces gouvernementales et des milices alliées, chiffres donnés toujours par l'Osdh. L'Etat islamique a «décapité certains cadavres de soldats», a révélé l'organisme, ajoutant que des Occidentaux figuraient parmi les djihadistes tués. Dans une Syrie particulièrement déchirée, l'organisation djihadiste Etat islamique contrôle la majorité de la province pétrolière de Deir Ezzor, bien que la moitié de son chef-lieu est toujours aux mains des forces gouvernementales syriennes. Des combats violents opposent toujours, dans et autour de Deir Ezzor, les djihadistes aux forces du régime syrien, qui reprennent du terrain dans cette guerre d'usure meurtrière. M. B./Agences