Les travaux de cette rencontre ont porté sur plusieurs questions en suspens entre les deux pays. Il s'agit notamment des dossiers d'indemnisation des victimes algériennes des essais nucléaires français au Sahara ou leurs ayant droits. Sur cette question, il est annoncé que les deux parties ont convenu que le groupe de travail mixte se réunira avant la fin du premier trimestre 2015. En ce qui concerne le contentieux hospitalier qui oppose les organismes sociaux des deux pays, il est indiqué que «les deux parties se sont félicitées de la reprise d'un dialogue constructif» après la réunion de la Commission mixte de sécurité sociale en 2014 et elles s'engagent à conclure l'apurement de ce contentieux d'ici le premier semestre 2015. Il est également question de «la refonte du protocole de soins annexé à la Convention bilatérale de sécurité sociale», afin de permettre une meilleure sécurisation de la prise en charge des soins en évitant les risques contentieux. L'autre dossier important abordé lors de cette deuxième session du Cihn est la mobilité des personnes entre les deux pays. Alger et Paris ont convenu pour cela de «déployer leurs efforts pour améliorer davantage les conditions de déplacement et de séjour» et se sont engagées à intensifier le dialogue «pour apporter des solutions précises aux difficultés concrètes que rencontrent encore leurs ressortissants». Pour ce faire, il sera question d'examiner dans un délai proche un premier accord portant sur «les échanges des jeunes actifs» et un second portant sur «la facilitation de la circulation des personnes entre les deux pays». Le droit à la propriété est une question qui n'a pas encore trouvé son épilogue. Ainsi en ce qui concerne les ressortissants français demeurés en Algérie après l'indépendance, propriétaires de biens immobiliers et désireux pouvoir les acquérir légalement, les deux parties se sont engagées à «intensifier les efforts, afin de trouver des solutions satisfaisantes dans le cadre de la législation algérienne en vigueur». Le groupe de travail chargé d'étudier le cas des enfants issus de couples mixtes a convenu la tenue, en janvier 2015, d'une prochaine réunion. Le groupe de travail sur les archives a réalisé «des progrès» selon les deux parties qui ont souhaité le développement de la coopération technique en la matière et la poursuite du dialogue sur cette importante problématique. Outre les échanges qui ont porté sur les questions suscitées, objet récurent de différends entre les deux pays, le reste des travaux du Cihn a porté presque dans sa globalité sur la coopération militaire et économique. Sur la coopération militaire, les deux parties ont marqué leur détermination à poursuivre leur dialogue et à approfondir leur coopération en matière de lutte contre le terrorisme. Elles ont souhaité que cette dynamique soit poursuivie, notamment en matière de coopération opérationnelle, d'échanges d'informations et de formation. Des propositions concrètes ont été formulées à cette occasion pour dynamiser les échanges d'analyses sécuritaires et stratégiques, accroître l'échange d'expertise, renforcer la coordination opérationnelle dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans la sous-région du Sahel et œuvrer pour le tarissement des sources de financement des groupes terroristes à travers le paiement des rançons, le crime organisé et le trafic de drogue. Aucun contrat n'a été signé mais des vœux ont été formulés en ce qui concerne «le développement de projets d'évaluation techniques communs ou de partenariats industriels dans le domaine de l'armement». Sur le plan économique, le niveau de partenariat atteint réjouit la France et l'Algérie, qui ont exprimé leur volonté de le renforcer afin de pouvoir intensifier les échanges et les liens entre les économies et les entreprises des deux pays. Tout en affirmant que l'inauguration de l'usine Renault Algérie Production constitue une manifestation de la qualité de ce partenariat, les deux parties ont réitéré leur volonté de poursuivre la construction de ce partenariat et cela en soutenant les investissements croisés et la facilitation des transferts de savoir-faire et de technologie. Alger et Paris ont affiché leur volonté d'approfondir leur partenariat dans des secteurs stratégiques à l'exemple des domaines de l'industrie, des infrastructures et la logistique (transports urbains, ferroviaires, l'automobile, l'aéronautique), le tourisme, l'agriculture et l'industrie agroalimentaire, le logement, la santé et l'énergie. Les deux parties se sont engagées, par ailleurs, à poursuivre et à intensifier leur coopération dans les domaines essentiels pour leurs objectifs partagés en matière économique, d'accréditation, de certification, de normalisation et d'homologation. Lors de la rencontre du Cihn, le volet politique n'a pas été omis. En effet, Alger et Paris ont réaffirmé leur volonté commune d'approfondir leur dialogue politique au plus haut niveau. Les deux pays se sont félicités de «leur convergence de vues sur l'ensemble des questions régionales et internationales d'intérêt commun», notamment sur les étapes franchies par les négociations inter-maliennes sous la conduite de l'Algérie et les efforts du représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye. A noter enfin que des décisions pour améliorer la coopération en matière de culture, d'éducation, d'enseignement supérieur et de sport, ont été prises. Alger et Paris ont conclu les travaux de la deuxième session du Cihn en confirmant certaines des échéances bilatérales importantes de l'année 2015, notamment la tenue d'une réunion ministérielle de suivi du comité mixte économique franco-algérien de novembre 2014 au deuxième trimestre 2015, à Annaba. H. Y.