Une réalité qui les a d'ailleurs exhortés à aller exercer leur commerce là où celui-ci fonctionne au meilleur de son rythme... paradoxalement dans les espaces informels, squattés ou investis d'autorité depuis près de quinze années par des commerçants d'infortune au départ et ayant pignon sur rue désormais, dans la mesure où lesdits espaces, entre-temps, ont été légitimés par l'APC et leurs propriétaires bénéficiant pour une durée indéterminée de l'autorisation d'exercice. Quitte pour cela à nuire au cadre de vie des riverains où ces commerces se sont implantés, et dont les nombreuses pétitions des habitants de cités n'ont jamais servi à rien. Pour cause, l'abdication, toutes autorités confondues, des pouvoirs publics locaux face à ce qui est devenu littéralement une gangrène sur l'ensemble du territoire. Le marché couvert du Khroub a de particulier une conception qui remonte à l'époque coloniale et l'indéniable avantage d'être situé en plein centre-ville. Un héritage simultanément culturel et à la limite historique, qui a conduit l'APC à le réhabiliter avec une enveloppe de plus d'un milliard de centimes. Une opération dont l'essentiel aura été, bien entendu, d'en agencer l'organisation interne par la réalisation de stands normalisés selon l'activité propre de chaque commerçant. Poissonnier, boucher, fruits et légumes et autres activités traditionnelles quelque peu spécifiques. L'espace en question devait rouvrir au printemps 2012, cela s'est fait timidement à travers cinq ou six commerçants, qui laisseront «tomber» dans la mesure où de l'ouverture, dès potron-minet, à la fermeture, tard l'après-midi, les clients étaient pratiquement inexistants et ceux qui s'y rendaient le faisaient beaucoup plus dans un réflexe nostalgique, mais aussi dans l'espoir de ressusciter des habitudes ordinaires, somme toute, et surtout répondant à une démarche civile et civique. Devant le peu d'empressement des anciens commerçants, au nombre de 19, de réoccuper les lieux, l'APC a tenté, sans nul effet, de «jouer» la menace en signifiant aux réfractaires le risque de les déposséder d'un bénéfice et les substituer par des tenants d'étals de commerce informel, c'est-à-dire par ceux-là même que ceux (commerçants) réglementés dénoncent parce qu'ils rognent de manière formidable sur leur activité en cassant les prix. Le marché couvert est constitué d'une quarantaine de stands totalement rénovés, mais ce sont surtout les conditions d'activité qu'il y a lieu de mettre en exergue. En effet, l'opération de réhabilitation a permis notamment de donner à cet espace une meilleure visibilité des stands, un bon éclairage, une alimentation en eau à toute heure. Cela en plus de la sécurisation des lieux. Nous avons tenté au cours de la matinée d'hier de prendre attache avec l'élu communal concerné, en l'occurrence le vice-président chargé des marchés, finances et moyens, mais en vain. En conclusion, autant dire que le marché couvert a peu de chances de rouvrir ses portes dans la mesure où la multiplication des étals sauvages à hauteur non seulement des cités satellites, mais également dans les artères les plus fréquentées de la ville contribuent de manière incontestable à renvoyer aux calendes grecques son exploitation. Enfin, le marché hebdomadaire de la ville dont l'importance, autant régionale que nationale, n'est pas à démontrer est là pour porter le coup de grâce. A. L.