A la place Kennedy, derrière le siège de l'APC, le commerce informel se développe de plus en plus. Les vendeurs travaillent normalement dans le marché couvert qui se trouve aussi derrière le bâtiment de l'APC. Une fois le marché fermé, les commerçants étalent leurs marchandises dans la rue. Le marché couvert d'El Biar constitue une plaie béante au milieu de la ville. A longueur de journée, le commerce informel s'empare d'une bonne partie de la place Kennedy là où se trouve justement le siège de l'APC. L'occupation des lieux se fait le plus normalement du monde. C'est, semble-t-il, la gestion du marché couvert qui favorise la propagation de l'activité informelle dans la principale place de la commune et ses environs immédiats. Samedi dernier, 16 heures. Derrière le siège de l'APC, les commerçants ont squatté les rues et ruelles pour étaler leurs marchandises. On y trouve toutes sortes de fruits et légumes. Les étals sont bien garnis. Dans un coin de rue, un monticule de déchets a été constitué. Les ordures des commerçants sont ainsi entassées sur le mur d'enceinte du siège de l'APC. Dans le même coin, un poissonnier propose des crevettes notamment, alors que ce genre de vente n'est autorisé en principe que durant la matinée. Des odeurs de pourrissement se dégagent de son étal au point d'incommoder les passants. Aux côtés des vendeurs des fruits et légumes, d'autres commerçants mettent en vente des articles de ménage. Au delà, ce sont presque une centaine de boutiques de fortune qui ont été aménagées pour le commerce des effets vestimentaires. Le moindre espace est accaparé par les vendeurs au point où les couloirs de circulation ne permettent que le passage d'une seule personne à la fois. Curieusement, à cette heure-ci, le marché couvert était déjà fermé. A première vue, le visiteur comprend que c'est l'activité du marché couvert qui a été transposée dans la rue. Les commerçants travaillent le plus normalement du monde dans le centre. Une fois ce dernier fermé, en début d'après-midi, les locataires se lancent dans le commerce informel. Comme les affaires marchent très bien, l'ensemble des vendeurs des fruits et légumes sont généralement complices. Aucune des personnes que nous avons tenté d'interroger n'a jugé utile de nous parler. Elles refusent carrément de répondre même à un bonjour. Selon les résidents du chef-lieu, le marché fonctionne uniquement dans la matinée. Le rez-de-chaussée du bâtiment est réservé aux carreaux des fruits et légumes. Cette partie du centre enregistre une grande affluence durant les heures d'ouverture. A l'étage, il y avait des boutiques. «Auparavant, les boutiquiers qui proposaient de l'habillement étaient très fréquentés. Ce n'est plus le cas maintenant. Cette partie du marché donne l'impression d'être abandonnée», explique-t-on. De l'extérieur, l'on remarque en fait des vitres brisées. L'aspect apparent du marché renvoie l'image d'une structure en mal de gestion. Pourtant, dans le hall central du siège de l'APC, plusieurs projets sont rendus publics par l'Assemblée, mais rien en ce qui concerne la réhabilitation du marché couvert, le seul que compte la commune. L'informel a donc de beaux jours devant lui au centre-ville d'El Biar.