Samir Ould Ali Appropriation des différents problèmes et conflits régionaux, consolidation des capacités propres et affermissement des liens et de la coopération avec les Nations unies ont été les maîtres-mots du 2e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, qui s'est achevé jeudi dernier à Oran. Le tout à travers un certain nombre de recommandations que les participants ont rendues publiques dans un rapport, dont une copie a été remise à la presse. Parmi ces recommandations, l'institutionnalisation du séminaire, l'établissement d'un système de coordination rotatif entre les trois membres africains au Conseil de sécurité, le partage de l'information entre les Etats membres représentant le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union Africaine (UA) d'un côté, et entre le CPS et l'ensemble du Groupe africain à New York, de l'autre, l'initiation du dialogue avec les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies pour une implication plus étroite des pays membres africains dans le traitement des questions africaines à l'ordre du jour ou encore la formation des équipes des membres africains élus au Conseil de sécurité. Les participants préconisent également un partage d'informations et d'échanges de vues, la désignation effective des points focaux pour les dossiers spécifiques de conflits concernant l'Afrique pour leur articulation au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, le renforcement des capacités par la formation des équipes des membres africains élus au Conseil de sécurité, avant qu'ils n'occupent leurs sièges, sur les points essentiels en relation avec les questions de paix et de sécurité, le renforcement de la mission d'observation permanente de l'UA auprès de l'ONU à New York avec des diplomates expérimentés pour aider à promouvoir les positions africaines et d'aider à la rédaction et aux amendements des projets du Conseil de sécurité sur les questions africaines. Certaines de ces résolutions répondent aux recommandations du 1er Séminaire qui a eu lieu l'année dernière à Alger, ce qui tend à confirmer la volonté, réaffirmée par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à l'ouverture des travaux, mardi dernier à Oran, que les pays africains ne restent pas inactifs devant la multiplication des crises et conflits qui bouleversent le continent. Pendant trois jours (du 9 au 11 décembre), les pays africains se sont penchés ainsi sur les troubles africains (conflits armés, pauvreté, misère sociale, maladies...) et ont débattu des solutions de sorties de crises à apporter à ces problèmes qui constituent, encore une fois, 60% des questions inscrites à l'ordre du jour du Conseil de sécurité des Nations unies. Du reste, les participants à ce conclave ont réitéré leur volonté de continuer à exiger la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies pour se conformer aux nouvelles donnes du monde et l'accroissement du nombre de sièges, y compris l'introduction de deux permanents pour les pays africains avec tous les privilèges y afférent dont le droit de véto. «Nous voulons plus de transparence dans le travail du Conseil de sécurité des Nations unies. Nous voulons qu'il y ait un meilleur équilibre entre le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale des Nations unies, l'organe démocratique par excellence [...]. Nous voulons cette implication toujours plus grande des régions, des communautés régionales et des organisations régionales telles que l'Union Africaine, la Ligue des Etats arabes...», a insisté M. Lamamra lors d'un point de presse, en rappelant qu'un processus de négociation est en cours aux Nations unies, que les ambassadeurs africains suivent au quotidien. À la veille de la célébration du 70e anniversaire des Nations unies, il est temps «rajeunir l'institution à travers des mesures qui seraient de nature à prendre en charge l'évolution du monde», a-t-il encore ajouté. Pour rappel, l'Organisation panafricaine suggère également cinq sièges non permanents à partager entre l'Afrique, l'Asie, l'Amérique Latine et l'Europe orientale... S. O. A.