Le P-dg de la compagnie K'AIR BV, Hamid Kerboua, cité par la presse électronique, a tenu à donner sa version des faits relatifs au litige qui oppose sa société à la compagnie Air Algérie, surtout après la tournure que prend cette affaire. Selon ce responsable, son entreprise a signé un contrat d'une valeur de 13 millions de dollars le 6 juillet 2008 avec Air Algérie pour l'achat d'avions, de moteurs et de pièces détachées retirées de la flotte vieillissante de la compagnie nationale. «Ce contrat prévoit le versement d'une caution d'un montant de 2 millions de dollars par la compagnie néerlandaise, au titre d'avance sur l'exécution du contrat», a expliqué le P-dg de K'AIR indiquant que «c'est cette somme qui fait l'objet du différend entre les deux compagnies». Selon M. Kerboua, la raison du litige entre les deux sociétés réside dans le fait qu'«Air Algérie se devait de remettre toute la documentation technique ‘‘back to birth'' (depuis le début de vie) relative aux appareils de la compagnie. Or, la compagnie nationale a longtemps tergiversé et refusé de remettre les documents en question». Hamid Kerboua, qui a expliqué que «les banques ont refusé les demandes de crédit de K'AIR parce qu'elles exigeaient les documents techniques des avions et des pièces pour accorder les financements», a affirmé qu'«Air Algérie est, en réalité, dans l'incapacité de fournir cette documentation». Le P-dg de K'Air, repris par le journal électronique, en donne la preuve en citant «un procès-verbal de la commission de vente de la compagnie Air Algérie, datant du 16 juin 2008». Selon ce procès verbal «la compagnie américaine Commercial Turbine Services a fait une offre de 14 millions de dollars à Air Algérie, mais exigeait d'abord les documents techniques. Mais de l'aveu d'Air Algérie, cette demande est difficile, voire impossible à réaliser étant donné l'ancienneté des avions et leur date de retrait de la flotte». «Face aux demandes répétées et à l'insistance de la compagnie K'AIR d'obtenir la documentation technique, la compagnie Air Algérie a décidé de résilier le contrat unilatéralement», a encore développé M. Kerboua, affirmant qu'aujourd'hui «la société néerlandaise réclame le remboursement de sa caution de 2 millions de dollars» et que «malgré ses tentatives de régler le différend à l'amiable, l'intransigeance de la compagnie Air Algérie a conduit le P-dg de K'AIR à porter l'affaire en arbitrage, devant la Chambre internationale de commerce de Paris (ICC)». L'ICC a tranché, en mars dernier, en faveur de K'AIR condamnant Air Algérie à verser les 2 millions de dollars. Air Algérie a refusé la décision et a réclamé «un arbitrage en Algérie», selon M. Kerboua. Face à cette situation K'AIR a saisi le tribunal de Bruxelles, afin de faire appliquer la décision de l'ICC. Le 16 août dernier, le tribunal bruxellois a statué en faveur de K'AIR, d'où la saisie de l'avion d'Air Algérie vendredi dernier. Hier, et dans sa déclaration au journal électronique, Hamid Kerboua s'est dit «ouvert à la discussion», affirmant que tout ce qu'il réclame «c'est le remboursement de l'argent de sa compagnie». Mais quelle décision prendra Alger surtout après avoir rappelé ses ambassadeurs ? H. Y.