Contrairement à son prédécesseur, le Breton préfère être sur place : « J'ai choisi de m'installer en Algérie pour avoir un impact sur mon métier et sur le football algérien car il est nécessaire d'être sur place», a-t-il expliqué. Une démarche qui donne une idée sur l'investissement de Gourcuff dans son nouveau «métier», lui qui n'avait jamais drivé une équipe nationale auparavant. L'expérience algérienne l'a donc tenté assez pour qu'il prenne les rênes des Fennecs. Trois mois à peine après son intronisation, il a réussi à les qualifier pour la CAN-2015 en livrant des éliminatoires abouties : «Depuis le rassemblement d'octobre on savait qu'on était qualifié, ça nous a permis de se préparer en avance. Les joueurs ont une grosse envie de jouer et de défendre fièrement les couleurs de leur pays», a souligné Gourcuff. Sur les raisons qui l'ont poussé à accepter l'offre de la FAF il dira que «l'Algérie a un public passionné, c'est pour ça que le projet m'intéressait». Beaucoup de dévouement aussi pour ce projet illustré par des propos qui montrent clairement que l'ex-driver des Merlus prend sa mission à la tête des «Guerriers du Désert» à cœur. Questionné sur un éventuel retour sur le banc du FC Lorient dans l'avenir, il déclarera : «Le temps m'est compté sur le reste à passer sur le banc, je suis très bien dans mon projet algérien, on verra ce que ça amènera, mais je suis très content d'avoir fait ce choix». Le technicien français de 59 ans a aussi cette faculté de se projeter vers l'avenir et de voir bien loin que le bout de son nez. S'il a opté pour l'Algérie c'est parce qu'il sait pertinemment que l'équipe a pas mal d'ingrédients pour devenir un cador en Afrique. Durant l'émission, on a pu s'en apercevoir. Alors qu'il était entraineur de Lorient, il avait décidé de prendre en aparté Raphaël Guerreiro et lui faire part de son énorme potentiel. Cette année, le latéral gauche de Lorient, âgé de 20 ans à peine, est en train de faire une première moitié de saison remarquable en explosant au plus haut niveau. Il a même rejoint la sélection portugaise. Le Mathématicien a le flair. Fékir appelé à «faire un choix réfléchi, mais surtout spontané» En parlant de jeunes talents, les animateurs de l'émission n'ont pas hésité à lui tendre la perche en passant aux cribles la brillante prestation, face au Stade Malherbe de Caen (victoire 3-0 de l'O Lyon), d'un certain Nabil Fekir. Le nom du Franco-algérien a été souvent évoqué ces derniers temps. Il est même pressenti en équipe nationale algérienne après la CAN : «Il sait que la sélection algérienne s'intéresse à lui. Il a choisi les espoirs français. C'est lui qui détient le choix sachant que la sélection algérienne vit sa vie aussi», a reconnu Gourcuff avant de reconnaitre, en fin connaisseur de ce qui se passe dans le football-circus, qu': «Il y a forcément des calculs, mais je pense que quand on défend les couleurs d'une sélection c'est le choix du cœur. Il faut que ce soit réfléchi, mais surtout spontané». Réputé pour être quelqu'un qui aime travailler au quotidien et façonner son équipe, la reconversion et le passage d'un entraineur de club à celui d'une sélection ne semblait pas évident pour ceux qui connaissent celui qui a coaché Lorient pour plus de 25 ans : «Ça reste du foot, tous les paramètres de l'entraineur sont valables pour le sélectionneur. On a des temps très forts et des rassemblements très forts ça va très vite et on ne peut pas se louper», a-t-il reconnu avant d'ajouter : «C'est ça qui est excitant. En plus le passage était difficile étant donné que l'équipe sortait d'une bonne Coupe du Monde, mais j'ai été bien accueilli et mis dans de très bonnes dispositions». M. T.