Le sélectionneur national, Christian Gourcuff, attend avec impatience son premier grand challenge avec les Verts, à savoir la CAN 2015 qu'abritera la Guinée équatoriale du 17 janvier au 8 février. «La CAN est une expérience unique, il faut la jouer d'abord. Je pense qu'il y a six équipes qui veulent la gagner», dira Gourcuff sur le plateau de Canal + Sport lors de l'émission J+1 de lundi soir. Répondant à une question de Zinedine Zidane sur la pression du résultat qui pèse sur lui et sur la sélection algérienne après son brillant parcours au Mondial brésilien, le nouveau patron de l'EN dira : «La vraie pression, c'est celle qu'on s'impose dans l'exigence de la performance. L'environnement ne change rien. Il faut avoir la maturité pour s'extraire de l'environnement. A mon âge, ce n'est guère un problème. On est entouré de passion et j'aime ça. Il faut que ce soit cadré. Jusqu'ici, les résultats ont été quand même très favorables et il faut savoir comment ça se passera en cas de passage plus difficile.» Le technicien breton a fait en outre savoir que la grosse passion des Algériens pour le football l'a encouragé à accepter le projet que lui a soumis le président de la FAF, Mohamed Raouraoua. «C'est un public passionné, c'est pour ça que le projet m'intéressait. C'est une nation passionnée par le foot, on le voit quotidiennement avec les supporters et les joueurs qui ont une grosse envie de défendre les couleurs de l'Algérie», a ajouté l'ancien entraîneur du FC Lorient qui ne cache pas sa joie de travailler chez nous. «Je suis très bien dans mon projet algérien, je suis content de faire ce choix», lançait Gourcuff, engagé à fond dans son challenge algérien en passant plus de temps à Alger qu'en France, contrairement à son prédécesseur, Vahid Halilhodzic. «Pour avoir un impact sur son métier et sur le football algérien, j'ai la nécessité d'être sur place», explique le driver des Verts, qui a la lourde responsabilité de confirmer les bons résultats réalisés par le Bosnien notamment au Mondial 2014. «A mon âge, la pression n'est guère un problème» «Chaque entraîneur a sa propre personnalité. C'était un passage difficile, l'équipe sortait d'une bonne coupe du monde, mais tout s'est fait assez naturellement. L'accueil était exceptionnel. L'image qu'on a de l'Algérie en France est complètement tronquée. Ce n'est tout de même pas idyllique avec ces problèmes sécuritaires qui datent des années 90. Il faut connaître l'histoire pour le comprendre. La fédération algérienne est très bien organisée. Elle dispose d'un centre d'entraînement qui était un élément majeur dans mon choix. Les outils mis à notre disposition sont exceptionnels, c'est digne des grands européens», raconte Gourcuff qui est à sa première expérience comme sélectionneur. «Ça reste du foot, mais il faut aller très vite et on ne doit pas se louper. Il faut être très précis. C'est excitant, on est dans l'urgence et on passe des temps très forts», précise le technicien breton qui a vite tourné la page du FC Lorient où il a passé 25 longues années et qui regarde peu les matches du championnat de France. «Je regarde beaucoup plus la Liga. Je suis les matches de la Ligue 1 pour voir essentiellement les joueurs algériens», a-t-il précisé, tout en avouant son amour pour le jeu pratiqué par le FC Porto, le club de Yacine Brahimi sur lequel il ne tarit guère d'éloges. «Brahimi est un joueur de grand talent. Il s'est révélé en faisant le choix de rejoindre le RC Porto, un club à sa dimension, une équipe qui joue bien au foot, qui axe sur la possession du ballon. Il a fait des matches exceptionnels avec nous aussi. Il a été déterminant dans les buts et dans le jeu. C'est un garçon de grande qualité. Il est très bien à Porto, une équipe qui pratique du beau football. Je me régale de voir jouer le FC Porto, c'est une excellente équipe», affirme Gourcuff, qui encense aussi Aïssa Mandi, «un super gamin, qui va encore progresser, car il a l'intelligence et le savoir vivre», tout en abordant à nouveau le cas Fekir, le talentueux joueur de l'OL. «Nabil a à faire un choix. Il sait que la sélection algérienne s'intéresse à lui. Il faut que ce soit le choix du cœur, il faut que ce soit spontané», dira le patron de l'EN, tout en tenant à préciser qu'il ne «chasse pas les binationaux». Il ne cache pas, par ailleurs, sa satisfaction sur les projets des nouveaux stades lancés par les autorités algériennes. «L'Algérie va se doter de stades de grande qualité. Le développement passe inévitablement par les infrastructures et la formation», a-t-il conclu.