Intervenant, hier, lors d'une réunion consacrée à la relance de la production nationale en présence de plusieurs organisations patronales et de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a avancé qu'un certain nombre d'initiatives devant contribuer au développement du secteur industriel et à la promotion du produit national seraient annoncées lors du Salon national de la production nationale, prévu du 24 au 28 décembre en cours. M. Bouchouareb a également indiqué qu'une rencontre, réunissant le groupe de travail de la Tripartite chargé de ce dossier et tous les partenaires sociaux, se tiendra prochainement. Pour le ministre, il s'agira d'identifier et de débattre des mécanismes à mettre en place et de formuler des propositions qui seront soumises au gouvernement dans cet objectif. La conjoncture actuelle, a-t-il poursuivi, «nous impose de revoir toutes les politiques qui ont été menées jusqu'à maintenant et d'en faire une évaluation avant d'aller concrètement vers la promotion de la production nationale». Il dira ne pas comprendre «que des organismes qui émargent au budget de l'Etat n'achètent pas de la production nationale», en citant comme exemple les hôpitaux. Cette obligation faite aux organismes et entreprises qui émargent au budget de l'Etat d'acquérir en priorité des produits nationaux avait été appliquée il y a de cela quelques années. Abdesselam Bouchouareb veut rééditer la formule dans un contexte marqué par la baisse des recettes en devises et de négociations avancées pour l'accession à l'Organisation mondiale du commerce. Il considère qu'il est plus que nécessaire d'accélérer les réformes et les décisions politiques déjà prises dans le cadre du plan quinquennal 2015-2019. Dans ce sens, il a relevé l'importance de la contribution du secteur privé, en tant que créateur d'emplois et de richesses, dans le processus de la relance de l'industrie nationale. De son côté, le secrétaire général de l'Ugta, M. Sidi Saïd, a plaidé pour l'encouragement de partenariats privé-privé, public-public et public-privé afin de relancer l'outil national de production. La forte chute des cours du pétrole «devrait être un facteur déclenchant du développement de l'économie nationale et des secteurs hors-hydrocarbures», a-t-il déclaré. Le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea), Habib Yousfi, a souligné, pour sa part, la nécessité d'encourager les consommateurs algériens à consommer le produit national, tout en souhaitant conjuguer tous les efforts afin d'atteindre une croissance à deux chiffres. La chute rapide des cours du baril fait prendre conscience à tous conscience de la nécessaire évolution de l'économie nationale de la consommation de la rente des hydrocarbures vers des capacités de réalisation plus importantes et diversifiées. Le discours semble s'adapter à l'urgence et les «fenêtres de tir» pour le faire ne sont pas nombreuses. Tous les économistes s'accordent à dire «maintenant ou jamais». A. E.