Pas moins de 1 000 bureaux de vote (en Tunisie et à l'étranger) ont été mis en place pour arbitrer entre M. Essebsi, chef de Nidaa Tounès, arrivé en tête au premier tour avec 39,46% des voix, et le chef de l'Etat sortant, qui en a récolté 33,43%. Ils seront ouverts de 08h00 jusqu'à 18h00 locales (07h00-17h00 GMT). Cependant, pour des raisons sécuritaires, l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), a annoncé que 124 bureaux de vote, situés dans certaines zones frontalières du nord-ouest et du centre-est du pays, n'ouvriront que de 10h00 à 15h00. Les opérations électorales s'effectueront, en majorité, dans les établissements éducatifs. L'Isie a affirmé être fin prête pour le deuxième tour d'autant que «tous les préparatifs nécessaires ont été menés pour assurer la réussite de cette nouvelle échéance politique». Selon le président de cette instance, Chafik Sarsar, «de nouvelles dispositions ont été décidées pour éviter toute tension devant survenir entre les partisans des deux candidats», notamment la présence d'un seul de leurs représentants au sein du bureau de vote. Le ministère de l'Intérieur à mobilisé 60 000 policiers pour assurer «le bon déroulement» de ce second tour, tandis que le ministère de la Défense a mobilisé 36 000 soldats, 28 000 directement impliqués dans la sécurisation des opérations électorales et les 8 000 restant fin prêts pour intervenir «en cas de besoin». Les résultats préliminaires du scrutin seraient annoncés demain soir, ou dans le cas échéant, mardi. Le vote des ressortissants établis à l'étranger a démarré jeudi à 22h00 (heure de Tunis), dans les bureaux de Canberra, en Australie et pour s'achever lundi à 2h00 à San Francisco (Etats-Unis). Le taux général de participation à l'étranger au premier jour du scrutin avait atteint 6,07%, vendredi à 18h00. Ce taux s'est nettement amélioré par rapport à celui obtenu au premier jour du premier tour de scrutin à l'étranger situé autour de 5,70%, selon Faouzia Drissi, membre de Isie. Hormis des «difficultés techniques» soulevées vendredi dans certains bureaux (retard dans l'acheminement des fournitures électorales et le problème de rémunération des agents de bureaux de vote), le scrutin à l'étranger se déroule «dans de bonnes conditions», a-t-on assuré à Tunis. Le président de l'Isie, M. Sarsar, a indiqué que ces difficultés, «mineures et sans importance», ont été «surmontées». C'est à partir de vendredi à 00h00 que le «silence électoral» est entré en vigueur, sous la supervision de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) et la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), à l'issue d'une campagne électorale (9-19 décembre) marquée par une certaine animosité entre les deux prétendants au fauteuil présidentiel. De nombreux appels au respect des résultats du scrutin et à la réussite du processus démocratique ont été lancés. M. Sarsar a joint sa voix à ces appels, et annoncé que toutes les infractions relevées lors de la campagne électorale ont été soumises au ministère Public. Pour sa part, le mouvement islamiste Ennahda, qui n'a pas présenté de candidat, a demandé aux partis politiques et aux composantes de la société civile de «faire réussir» le scrutin. Le réseau Mourakiboun, a appelé les deux candidats à «accepter les résultats du scrutin, à éviter les discours de suspicion et à préserver le climat de confiance qui avait présidé au processus de transition et ce, en faisant montre de plus de transparence». C'est la première fois que les Tunisiens élisent librement leur chef d'Etat. Depuis son indépendance en 1956 jusqu'à la «révolution du Jasmin» en 2011 qui a emporté le président Ben Ali, la Tunisie n'a, en effet, jamais connu de scrutin présidentiel démocratique de cette nature. Malgré une transition de près de 4 ans, marquée notamment par des tensions politiques et sociales et par l'essor de groupuscules armés, la Tunisie a réussi à organiser des élections générales considérées comme démocratiques par la communauté internationale. APS