Les exportations algériennes de produits agricoles se chiffrent à quelques dizaines de millions de dollars engrangés quasi exclusivement grâce à la commercialisation des dattes. Pourtant des efforts sont consentis par l'Etat dans le cadre de la Politique de renouveau agricole et du renouveau rural, à l'effet d'encourager et dynamiser les filières agricoles disposant d'atouts physiques et économiques certains. Dans un contexte de forte concurrence internationale où le marché obéit à la loi de l'offre et de la demande, la filière agricole algérienne devrait impérativement opérer sa mutation en organisant son marché domestique, en adaptant et en modernisant ses systèmes de production et en s'engageant dans la certification et la labellisation des produits agricoles afin de faciliter leur exportation. Mise en œuvre d'un programme national de labellisation Soulignons, à ce titre, que le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a mis en œuvre un programme national de labellisation. L'objectif étant de valoriser les produits issus de l'agriculture. Pour ce faire, les services du ministère de l'Agriculture sont en train de mettre en place un arsenal législatif afin d'encadrer les procédures de délivrance et de reconnaissance des labels, mais aussi afin d'identifier et de classifier les variétés aux qualités reconnues. Ces opérations devraient notamment protéger le produit agricole local. Or, les produits du terroir (abricot de Ngaous, datte deglet nour de Tolga, artichaut de Relizane, agneau hamra de Nâama, ail d'El-Harrouch...) ne bénéficient, aujourd'hui, d'aucune protection et ne peuvent donc être différenciés des autres produits. Une situation qui occasionne des pertes considérables sur le plan économique. L'on peut citer, à ce titre, le cas de la datte deglet nour algérienne qui traverse illégalement les frontières pour être vendue sur le marché mondial sous le label d'un pays voisin. Labellisation de trois produits agricoles pilotes Ainsi, pour assurer une protection du produit agricole local et faciliter son positionnement sur le marché international, le ministère de l'Agriculture en partenariat avec l'Union européenne (UE), ont lancé bon nombre de projets de jumelage pour la labellisation des produits agricoles algériens. Citons à titre d'exemple celui lancé récemment pour la labellisation de la variété d'olive de table «Sigoise», qui fait la réputation de la région de Sig (dans la wilaya de Mascara). Cette opération intervient après que l'Algérie a proclamé, au mois de juillet 2013, une loi permettant aux produits agricoles algériens d'être compétitifs sur le marché intérieur et extérieur et encourageant la diversification des exportations. La mission des experts de l'UE est de mettre en place, d'ici deux ans, une base technique, juridique et professionnelle couronnée par un cahier des charges fixant les modalités d'obtention du label «Sigoise», qui donne accès aux marchés internationaux, dont ceux de l'UE, et oeuvre à la promotion de cette variété. La mission financée par l'UE intervient en application de l'accord de jumelage entre le ministère algérien de l'Agriculture et l'UE portant sur la labellisation de trois produits agricoles pilotes en Algérie. Il s'agit des dattes de Tolga (Biskra), les figues sèches de Béni Maouche (Béjaïa) et l'olive de table «Sigoise» de Sig (Mascara). Selon le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri, les opérations du jumelage visant la reconnaissance de la qualité des produits agricoles permettra à l'Algérie de créer de nouvelles opportunités commerciales sur le marché local et à l'exportation, mais aussi de réaffirmer l'identité du patrimoine national culturel et alimentaire. B. A.