Il sera procédé prochainement à la création d'un comité national chargé du suivi et de l'évaluation du plan de lutte contre le cancer. C'est ce qu'a indiqué hier le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, lors d'une journée d'étude sur le thème organisé au Conseil de la nation. «Ce comité sera présidé par M. Messaoud Zitouni et se chargera de l'évaluation du plan national contre le cancer chaque 6 mois», a ajouté le ministre. M. Boudiaf a indiqué également dans son intervention que «la lutte contre le cancer nécessite la mobilisation de tous. Les différents secteurs doivent réunir leurs forces pour lutter contre cette maladie». Il a ajouté que «l'objectif est de minimiser le nombre de personnes atteintes du cancer, ainsi que les délais pour les séances de radiothérapie». Le ministre a appelé les professionnels de la santé à travailler d'arrache-pied et en collaboration pour unir leurs efforts pour un seul objectif qui est la lutte contre le cancer. «Nous avons terminé l'élaboration du plan stratégique national multisectoriel de lutte intégré contre les facteurs de risques», a-t-il affirmé. Ce plan qui a été élaboré par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière comprend principalement des mesures contre le tabagisme et pourrait représenter la feuille de route de cette lutte pour les cinq prochaines années. Le premier responsable du secteur a indiqué que «le président de la République suit avec beaucoup d'intérêt le plan de lutte contre le cancer». De son côté, la présidente de la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la solidarité nationale du Conseil de la nation, Mme Louisa Chachoua, a indiqué que «selon les statistiques, il y a eu près de 40 000 nouveaux cas de cancer en Algérie cette année». Il faut signaler que l'objectif principal du plan anti cancer est la réduction de la mortalité et de la morbidité par cancer, et l'amélioration de la qualité de vie des malades pendant et après le traitement. Le plan a fixé huit axes stratégiques qui ont été hiérarchisés selon un ordre prioritaire avec pour chaque axe une cible principale. Il s'agit en premier lieu de l'amélioration de la prévention contre les facteurs de risques, l'amélioration du dépistage de certains cancers, l'amélioration du diagnostic, la redynamisation du traitement, l'organisation des traitements palliatifs, le développement du système d'information sanitaire et de communication sur le cancer, le renforcement de la formation et de la recherche, le renforcement des capacités de financement de la prise en charge. «Le cancer est la deuxième cause de décès en Algérie après les maladies cardiovasculaires, le cancer du sein est le plus fréquent dans notre pays», a estimé le chef de service Oncologie médicale EHS Rouiba, M. Hassan Haffouf, avant de rappeler que «le tabagisme reste l'une des principales causes de cancer en général et du cancer des poumons en particulier». M. Haffouf a déploré le manque de dépistage précoce de la maladie dans notre pays affirmant que la majorité des patients sont diagnostiqués avec le cancer après avoir atteint des stades avancés de la maladie. Le professeur Messaoud Zitouni dira pour sa part : «Le président de la République nous a confié la mission d'assurer en liaison avec les autorités concernées le suivi et l'évaluation du plan national du cancer et de proposer toutes mesures utiles à l'effet d'améliorer davantage la qualité des soins et du suivi des patients.» Il existe plusieurs dysfonctionnements en terme de lutte contre le cancer, on cite notamment la mauvaise qualité d'accueil des patients et le manque d'information, et le retard de diagnostic lié aux difficultés pour la constitution d'un dossier médical. A. K.
