En effet, les Palestiniens ont déposé officiellement au niveau de l'ONU leur demande d'adhésion à la Cour pénale internationale (CPI). Ce qui a provoqué la colère d'Israël, dont les crimes de guerre contre le peuple palestinien demeurent jusqu'à ce jour impunis. Les menaces, à peine voilées de Washington, l'allié inconditionnel de Tel-Aviv, n'ont pas intimidé le chef d'Etat palestinien, qui a signé cette demande mercredi avant de la remettre à son représentant auprès de l'ONU, Riyad Mansour, ont rapporté les médias palestiniens. «C'est un pas très important», s'est félicité M. Mansour. «Nous cherchons à obtenir justice pour toutes les victimes qui ont été tuées par Israël, la puissance occupante», a-t-il ajouté. «La Palestine exerce son droit légal en tant qu'Etat afin d'adhérer à ces organismes et d'assumer ses responsabilités internationales», a lancé M. Mansour, rappelant le vote de l'Assemblée générale en novembre 2012, qui accorde à la Palestine le statut d'Etat observateur non-membre à l'ONU. «L'observateur permanent de la Palestine auprès des Nations unies à New York a transmis au secrétariat de l'ONU les copies des documents relatifs à l'adhésion de la Palestine à 16 conventions et traités internationaux pour lesquels le secrétaire général exerce les fonctions de dépositaire», a indiqué lors d'une conférence de presse le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric. «Cela inclut le Statut de Rome et la Cour pénale internationale», a spécifié le porte-parole, précisant que «les versions originales de ces documents ont été déposées le 1er janvier 2015 auprès du Coordonnateur spécial adjoint pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de l'OLP (Organisation de libération de la Palestine) et de l'Autorité palestinienne», a repris l'APS. «Les documents sont en cours d'examen en vue de déterminer les prochaines étapes appropriées», a ajouté le porte-parole. Malgré le rejet dont il avait fait l'objet mardi soir, le projet de résolution arabo-palestinien sera remis sur la table une nouvelle fois à l'ONU, ont indiqué des sources palestiniennes. Présenté au Conseil de sécurité, le texte de la résolution a reçu l'appui de huit membres, dont celui de trois membres permanents (France, Russie et Chine). La Grande-Bretagne, la République de Corée, le Rwanda et le Nigeria se sont abstenus, tandis que l'Australie et les Etats-Unis ont voté contre. La position des Etats-Unis n'a rien d'étonnant. Le veto de Washington est automatique quand il s'agit de la question palestinienne. Mais les Palestiniens ne veulent plus être pris par la gorge par des Etats-Unis qui exercent leur chantage financier en contrepartie de leur soutien à un processus de paix obsolète. La démarche palestinienne est justement motivée par le blocage que connaît ce processus de négociations dont les accords n'ont jamais été respectés par Israël. Pis, Tel-Aviv a mené des guerres d'agression contres les Palestiniens de la bande de Ghaza à deux reprises en l'espace de cinq ans, violant les lois internationales et les conventions de Genève. Non satisfait de décimer le peuple palestinien, Tel-Aviv poursuit sa politique d'expansion coloniale malgré les appels de la communauté internationale à cesser les projets d'urbanisation israéliens en territoires occupés. Autrement dit, les Palestiniens ne peuvent plus se laisser mener en bateau par Washington qui gère, avant tout, ses intérêts dans la région du Proche-Orient et protège son allié sur place : Israël. L. M.