Les manifestations contre l'exploitation du gaz de schiste se multiplient dans le sud algérien. Hier, les opposants à cette exploitation ont marché dans plusieurs wilayas afin de se solidariser avec les habitants de In Salah, qui entament leur dixième jour de protestation. Hier, trois manifestations ont été organisées à Ouargla, Adrar et Metlili, dans la wilaya de Ghardaïa, pour dire non à l'exploitation du gaz de schiste et exprimer leur solidarité avec les protestataires de In Salah. A Ouargla, des dizaines de personnes ont répondu présent au rassemblement organisé devant le siège de l'APC par la structure locale du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc). Munis de banderoles et de pancartes, les participants ont exhorté les pouvoirs publics d'arrêter le forage expérimental pour extraire le gaz de schiste dans la région de In Salah. Selon une source locale, la même ambiance a été observée dans la ville d'Adrar concernée également par l'exploitation du gaz de schiste, où des militants anti-schistes ont organisé hier matin une marche qui a drainé quelques dizaines de personnes. A Metlili, dans la wilaya de Ghardaïa, une foule importante a sillonné dans l'après-midi d'hier les rues de la ville pour dénoncer la décision du gouvernement de ne pas arrêter l'exploitation du gaz de schiste. A In Salah, le rassemblement se poursuivait toujours dans la journée d'hier. Jeudi dernier, près de 500 personnes, en majorité des étudiants, ont marché à Tamanrasset. Ces derniers protestaient également contre l'exploitation du gaz de schiste à In Salah. Ils ont entamé leur marche au niveau du Centre universitaire Hadj Moussa Akhamoukh, à destination du siège de la wilaya, à travers le centre-ville, scandant des slogans appelant à «arrêter l'exploitation du gaz de schiste», avant de faire le chemin du retour vers le centre universitaire par la route de contournement de la ville. Cette action de protestation des étudiants est la seconde du genre après celle menée deux jours auparavant devant le siège de la wilaya, suite à laquelle les participants se sont dispersés dans le calme après avoir été informés par les autorités locales de la tenue prochaine de rencontre avec eux, au niveau de l'établissement universitaire, sur la question de l'exploitation du gaz de schiste. Dans un communiqué, repris par l'APS, le président de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), Dahmane Hamza, a mis l'accent sur la nécessité de «suspendre d'urgence, temporairement, le projet d'exploitation du gaz de schiste», appelant le ministère concerné à «organiser une rencontre avec les représentants des protestataires, en vue de parvenir à une position consensuelle servant l'intérêt suprême du pays, préservant le calme et la sérénité, et évitant toute exploitation politique de cette action de protestation». Rappelons que le président de l'APW s'était rendu dernièrement à In Salah, en compagnie du wali de Tamanrasset, pour s'enquérir de la situation liée à la protestation contre l'exploitation du gaz de schiste, et œuvrer à «l'apaisement de la situation et à la préservation de la stabilité, dans la région», selon le communiqué. Rappelons également que le mouvement de protestation, enclenché mardi dernier, a causé le blocage de la RN 1 sur le tronçon reliant In Salah à El Menéa (Ghardaïa), avant sa réouverture à la circulation suite à une intervention des éléments de la Gendarmerie nationale. L'intervention des gendarmes avait donné lieu à l'interpellation de cinq individus, qui ont été ensuite relâchés à la condition que les protestataires ne recourent plus à la fermeture de la route. Malgré toutes ces manifestations, les premiers responsables du pays se sont suffis de quelques déclarations pour rassurer quand à la protection et la préservation de l'environnement. Des déclarations qui sont loin d'avoir convaincu et il semble nécessaire aujourd'hui que le gisement pilote d'exploitation du gaz de schiste à In Salah soit arrêté et qu'un débat national s'ouvre sur cette question. H. Y.