Alors que le prix du baril continuait sa chute, le président Abdelaziz Bouteflika et le président de la République bolivarienne du Venezuela, Nicolas Maduro Moros, se concertaient, hier, sur les positions à prendre pour la stabilité des marchés pétroliers qui ne soient pas en défaveur des pays exportateurs et des investissements dans le secteur. L'entretien entre les deux chefs d'Etat s'est déroulé en présence du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, du ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, du général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et du ministre de l'Energie, Youcef Yousfi. Le président Maduro qui a salué les relations «privilégiées» existant entre l'Algérie et son pays, a déclaré à la presse peu avant de recevoir le Premier ministre Abdelmalek Sellal, à la résidence d'Etat de Zéralda, que l'Algérie et le Venezuela «entretiennent des relations privilégiées et de confiance mutuelle». Le président vénézuélien qui a exprimé «sa grande admiration pour le président Bouteflika et pour son parcours militant en tant que leader africain», a souligné «le rôle important de l'Algérie dans le renforcement de la place de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)». Il a indiqué que sa rencontre avec le président Bouteflika est axée sur «l'Opep et l'importance de garantir la stabilité des prix du pétrole et d'éviter d'utiliser ce facteur comme une arme économique et géopolitique pour faire fléchir les Etats». Le président vénézuélien a également indiqué qu'il n'y aura pas de sommet de l'Opep dans les prochaines semaines en raison «de l'absence de consensus autour de l'initiative proposée par son pays». Aussi, le président vénézuélien a demandé «la coopération des pays exportateurs pour ramener la stabilité du prix du pétrole, qui est un produit stratégique». Cet appel à la coopération ne semble pas être du goût des pays du Conseil de coopération du Golfe. Après les ministres koweitien et saoudien, c'était au tour du ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suhaïl Mazrouin, d'estimer que l'Opep ne peut plus «protéger» le prix du baril de pétrole, en dégringolade depuis juin. S'adressant à un forum sur l'industrie pétrolière à Abou Dhabi, le ministre a également estimé nécessaire que la production du pétrole de schiste, qui pousse à la baisse les prix du brut, soit maîtrisée. «On ne peut plus continuer à protéger un certain (niveau des prix)», a déclaré le ministre en parlant de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) dont font partie les Emirats arabes unis. «Nous avons connu une surproduction (de pétrole), venant essentiellement du pétrole de schiste, et cela doit être corrigé», a-t-il ajouté. Ces déclarations contradictoires et les prévisions de Golden Sachs ont poussé les prix du baril à la baisse. A New York, les prix plongeaient sous le seuil des 45 dollars. Vers 14h00 GMT, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en février perdait 1,23 dollar, à 44,84 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), évoluant à des niveaux au plus bas depuis mars 2009. A. E./Agences