Le rôle des jeunes doit être placé au centre de la vision du développement durable de l'après-2015, avec la nécessité d'œuvrer pour la réalisation d'un dividende démographique. À cet effet, les besoins, les aspirations et le potentiel des jeunes doivent être résolument positionnés au cœur des objectifs et du plan du développement du pays. Il est primordial de préserver les droits des jeunes et les aider à jeter les fondations sur lesquelles ils bâtiront leur existence. Les jeunes doivent avoir la possibilité de gagner leur vie et de participer aux décisions qui les concernent. Etant donné les disparités qui persistent dans la société (c'est d'ailleurs le cas de toutes les sociétés), des efforts particuliers doivent être déployés sur de multiples fronts pour atteindre les groupes marginalisés. Ces investissements dans la jeunesse, justifiés sur le plan moral, sont également judicieux pour plusieurs raisons. Les jeunes peuvent permettre aux pays en développement de recueillir un dividende démographique qui pourra contribuer à réduire la pauvreté et à relever le niveau de vie. Le dividende provient de la libération de ressources en faveur du développement économique et de dépenses par habitant accrues pour fournir des services de santé et d'éducation de meilleure qualité. Ce qui induit donc que les jeunes doivent être mis au centre de la politique du développement du pays alors qu'ils sont souvent marginalisés. Le temps est venu pour faire participer les jeunes dans la société et dans la prise de décisions, politiques, économiques ou sociales. Impliquer ces jeunes, c'est leurs offrir la possibilité d'agir, de manifester leur existence, de faire des recommandations les concernant, et l'Etat doit les écouter. Les jeunes âgés de 10 ans en 2015 seront des adultes de 25 ans en 2030, date butoir de la réalisation des objectifs de développement durable de la prochaine génération. Avec des objectifs ambitieux, en tenant leurs promesses, en favorisant le respect des droits des jeunes et en appuyant la réalisation du potentiel de la jeunesse, les gouvernements contribueront à l'instauration d'un avenir plus prometteur pour eux. «Il faut améliorer la situation des jeunes en Algérie, améliorer leur mode de vie, leur faciliter l'accès à l'emploi, au logement afin qu'ils puissent fonder une famille et construire leur propre vie, leur propre famille dans une Algérie meilleure», nous dira Lakhdar Salim Ouchene, un jeune fonctionnaire. Autre préoccupation majeure des jeunes, le service militaire qui d'ailleurs constitue le sujet de discussion et d'intérêt de nombreux jeunes. Le service militaire dont la durée était de deux ans constituait «un obstacle» selon eux, avant que cette durée ne se voit rapportée à 18 mois. Rappelons l'adoption en juillet dernier, du projet de loi relatif au Service national, comportant notamment la réduction de sa durée de 18 à 12 mois, conformément à la promesse faite par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors de la campagne électorale de la présidentielle d'avril 2014. Cette mesure phare en faveur de la jeunesse avait été accueillie avec soulagement et une grande satisfaction par les jeunes, qui y voyaient un geste de bonne volonté pour assouplir notamment les conditions d'accès aux postes d'emploi. Les jeunes estiment qu'il est plus facile et acceptable de passer un service militaire pendant une année que deux années. Le président Bouteflika a également décidé de dispenser les jeunes ayant atteint l'âge de 30 ans et plus au 31 décembre 2014 et non incorporés, ainsi que ceux déclarés insoumis, mesure qui n'a pas manqué de soulager cette catégorie. La jeunesse a été aussi, durant l'année 2014, au centre des préoccupations des pouvoirs publics qui n'ont pas lésiné sur les moyens pour l'épanouissement de cette frange de la société. En effet, l'importance accordée à la jeunesse s'est matérialisée par la mise en place d'un ministère de la Jeunesse, à l'issue d'un remaniement opéré par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au lendemain de l'élection présidentielle du 17 avril 2014. Aussi, la Conférence économique et sociale de la jeunesse, organisée en novembre dernier, sera institutionnalisée en rendez-vous annuel et constitue un cadre d'évaluation des politiques publiques d'insertion socioéconomique des jeunes dans les domaines de l'entreprenariat, de l'emploi et de l'insertion des jeunes dans le monde économique et dans le marché du travail. Dans ce cadre, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait souligné la nécessité d'associer les jeunes au processus de développement économique du pays, réitérant l'engagement de l'Etat à accompagner cette frange de la société. «Nos jeunes doivent savoir que ce pays est le leur et que s'ils décident de s'engager dans son édification, ils nous trouveront toujours à leurs côtés», avait-il assuré. Il avait observé également que de toutes les franges de la société, la jeunesse était certainement la plus concernée par l'édification de l'Algérie du 21e siècle et son arrimage définitif au développement et au progrès. Ainsi, la mission du gouvernement est de faire en sorte que les jeunes algériens s'épanouissent pleinement dans la cellule familiale, au sein du système éducatif et au niveau des structures sportives et de loisirs. Néanmoins, les projets lancés à travers les différents dispositifs ont besoin d'un suivi méticuleux pour que les crédits d'investissement pour les jeunes entrepreneurs soient accordés aux personnes qualifiées. De l'avis même des experts, les jeunes savent que l'après pétrole c'est demain, et il faut s'y préparer dès aujourd'hui. C'est pourquoi ils sont éveillés et se voient comme entrepreneurs, car ils veulent vraiment participer à la relance de l'économie du pays en tirant profit de la multitude de dispositifs de création d'activités à l'instar de l'Ansej, l'Angem et la Cnac. Considérés comme un véritable réservoir qu'il faut exploiter, les jeunes représentent plus de 70% de la population en Algérie et constituent, de ce fait, «une richesse encore plus importante que le pétrole, qui est le principal revenu de l'économie nationale», avait souligné le ministre de la Jeunesse, Abdelkader Khomri. Le développement du secteur de la jeunesse permettra de réaliser les objectifs de l'Algérie en matière de paix, de sécurité et de développement, car «la gestion du pays sera confiée à l'avenir aux jeunes», avait-il ajouté. A.K.