La tendance baissière des cours du baril de pétrole se maintient. Hier, les cours du brut coté à New York ont poursuivi leur chute en Asie, frôlant les 45 dollars le baril. Cette baisse a coïncidé avec la déclaration du ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suhaïl Mazroui, qui avait affirmé, mardi dernier, que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne peut plus «protéger» le prix du baril de pétrole à partir d'un certain niveau, autrement dit qu'elle maintenait sa production malgré l'abondance de l'offre. Le baril de Light sweet crude (WTI) pour livraison en février cédait 34 cents, à 45,55 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février abandonnait également 43 cents, à 46,16 dollars. La même tendance est observée aux cours d'échanges européens. Les prix du pétrole étaient légèrement en baisse, cherchant une direction avant l'annonce des stocks de brut américains. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait, hier matin, 46,49 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 10 cents par rapport à la clôture de mardi dernier. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de WTI pour la même échéance perdait 14 cents à 45,75 dollars. Les cours du pétrole restent plombés par la surabondance sur les marchés. Le baril de brut de la mer du Nord a atteint mardi dernier son plus bas niveau en près de 6 ans, à 45,19 dollars le baril, s'échangeant même à un moment en dessous de la référence du brut américaine, le WTI. Selon les projections, à très court terme, les prix du baril devraient continuer à se trouver sous pression, notamment avec l'annonce des stocks de pétrole américains qui pourraient augmenter. Les stocks de brut auraient augmenté de 1,3 million de barils, tandis que les réserves d'essence et les stocks de produit distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) auraient respectivement augmenté de 1,3 million et 2,3 millions de barils, selon les analystes. Or, une hausse des stocks de brut américains impacte les prix du pétrole, qui continuent de baisser tel que l'avaient prédit de nombreux analystes, en raison d'une forte offre dans un contexte de faible demande pour certains, à cause de la spéculation pour d'autres. La tendance s'est aggravée fin novembre dernier après que l'Opep ait refusé de réduire sa production (30 millions de barils) pour soutenir les cours, certains de ses membres les plus puissants comme l'Arabie saoudite, le chef de file du Cartel, qui veulent préserver leurs parts de marché. Considérant qu'elle n'est pas à l'origine de la surabondance de pétrole sur les marchés et donc de la chute de son prix, l'Opep impute cette augmentation de l'offre à la spéculation et la production de pétrole de schiste. Le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, qui s'exprimait dans un forum sur l'industrie pétrolière à Abou Dhabi a ainsi indiqué qu'il était nécessaire que la production de pétrole de schiste soit maîtrisée. «Nous avons connu une surproduction (de pétrole), venant essentiellement du pétrole de schiste, et cela doit être corrigé», a-t-il argué. Le ministre émirati a déclaré que son pays était «inquiet» du manque d'équilibre entre l'offre et la demande sur le marché pétrolier, mais «ne peut pas en être le seul responsable». Aussi, M. Mazroui a-t-il émis le vœu d'une rationalisation de la production des pays non membres de l'Opep, en insistant sur le fait que le niveau actuel des prix ne pouvait être maintenu. «Nous disons au marché et aux autres producteurs d'être rationnels, de suivre l'Opep et d'agir pour une croissance du marché», a-t-il déclaré. R. C.