La dégringolade des cours du pétrole a repris de plus belle hier au cours d'échanges européens, toujours plombés par la surabondance de l'or noir sur les marchés, et lestés par de nouveaux commentaires de pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Vers 13h GMT, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 45,66 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 3,26 dollars par rapport à la clôture de lundi. Les cours de pétrole ont cédé près de 60% depuis juin, de 33% depuis la décision de l'OPEP, prise en novembre, de maintenir son niveau de production à 30 millions de barils par jour. La dégringolade des cours est, d'après de nombreux analystes, moins causée par la faiblesse de la demande, comme lors de la crise financière de 2008, que par la surabondance de l'or noir. De nouveaux commentaires d'officiels saoudiens sur le fait que les cours du pétrole à 100 dollars le baril faisaient partie du passé ont contribué à conforter les opérateurs des marchés, pariant sur une baisse des cours. Pointant du doigt la production de pétrole de schiste américain, le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suhaïl Mazroui, a indiqué, lors d'un forum sur l'industrie pétrolière à Abu Dhabi, que l'OPEP ne pouvait plus protéger les cours du pétrole. Lundi dernier, les analystes de Goldman Sachs, l'une des banques d'affaires américaines les plus influentes sur les marchés des matières premières, a fortement revu à la baisse ses prévisions pour le brent, situant son évolution entre 50 et 40 dollars cette année. Pour le brut américain, leurs prévisions passent de 73,75 dollars à 47,15. Cette banque explique ces révisions par l'évolution à la baisse des fondamentaux du marché. Sur le très court terme, la banque américaine demeure pessimiste, tablant sur un baril de brent à 42 dollars à un horizon de trois mois, puis à 43 dollars dans six mois, révisant ainsi ses précédentes prévisions qui étaient respectivement de 80 et 85 dollars. Pour le WTI, son estimation à trois mois passe de 70 à 41 dollars et celle à six mois de 75 à 39. Les prix remonteraient ensuite à partir du deuxième semestre et confirmeraient leur redressement l'année prochaine. Goldman Sachs prévoit ainsi pour 2016 des cours moyens de 70 dollars pour le brent et de 65 pour le WTI, à comparer à des estimations précédentes de respectivement 90 et 80 dollars.