En visite au complexe de liquéfaction de gaz naturel GNL 3Z d'Arzew, dans la wilaya d'Oran, le président sénégalais, Macky Sall, a affirmé, hier, que des efforts communs seront déployés en vue de «développer la coopération pour que le Sénégal puisse s'approvisionner en Algérie en matière de gaz butane». «La consommation en gaz butane du Sénégal est de l'ordre de 200 000 T/an, alors que les besoins sont estimés autour de 160 000 T/an avec un taux de croissance de 10%», indiquera M. Sall. «L'Algérie dispose d'avantages comparatifs à même de permettre au Sénégal de combler ses besoins et de diversifier ses sources d'énergie en vue d'atténuer les effets des cours des produits pétroliers, étant donné que nous ne sommes pas un pays producteur [...]. Avec l'Algérie, nous voulons développer un partenariat gagnant-gagnant, puisque le Sénégal est une des portes d'entrée de l'Afrique, avec des avantages comparatifs tant au plan politique qu'économique [...]. Le Sénégal est une voie d'accès non seulement au marché sénégalais mais au marché sous-régional avec un potentiel de plus de 300 millions de consommateurs», arguera le Président sénégalais qui ajoutera que le développement de la coopération avec l'Algérie sera bénéfique pour son pays dans beaucoup de secteurs dont l'agriculture, l'agro-industrie, l'industrie pharmaceutique et le chemin de fer. Les prochaines rencontres de la commission mixte permettront «d'explorer les différentes voies par lesquelles nous allons renforcer la coopération entre nos deux pays», dira M. Sall. Revenant à l'objet de sa visite, le Président sénégalais affirmera que «Sonatrach est une fierté pour l'Algérie et pour tout le continent africain». M. Sall qui s'est rendu au troisième jour de sa visite d'Etat en Algérie à Oran, a eu l'occasion d'assister à une séance de présentation des activités de la compagnie pétrolière nationale Sonatrach et de visiter des installations de la zone industrielle d'Arzew, comme l'a rapporté l'APS. Accompagné par le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, et le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, le président Macky Sall s'est déclaré «très impressionné» par le standard technique et la taille de l'unité de liquéfaction GNL 3Z dont il a également visité les installations. Selon les données techniques fournies à cette occasion, le complexe GNL 3Z est doté d'une capacité de production de 4,7 millions de mètres cubes par an. Cette usine a déjà produit 1,5 million m3 depuis son inauguration, en novembre dernier par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Quatorze méthaniers ont été chargés durant la même période à destination du marché international, notamment dans le bassin méditerranéen. Issu d'un financement en fonds propre de Sonatrach, le complexe GNL 3Z a permis de générer 645 emplois directs et 650 autres indirects. Rappelons que le président sénégalais, Macky Sall, a entamé lundi dernier une visite d'Etat de quatre jours en Algérie, à l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il a eu, mardi, un entretien en tête à tête avec le président Bouteflika, puis élargi aux membres des délégations des deux pays. A l'issue de son entretien, le président Macky Sall a souligné la volonté de son pays et de l'Algérie de relancer leurs relations économiques à travers notamment, le renforcement du cadre juridique de leur coopération. «Nous avons souligné la volonté de relancer les relations économiques, commerciales et d'investissement», a déclaré M. Sall tout en relevant que le Sénégal «n'a jamais eu de problèmes ou de contentieux» avec l'Algérie. «Il fallait simplement redonner un coup de fouet à cette relation», a-t-il ajouté, rappelant que la rencontre qu'il a eue lundi avec les représentants du secteur économique algérien privé et public «a montré qu'il y avait des perspectives dans ce sens». Le président Sall a, en outre, fait savoir que les gouvernements algériens et sénégalais «vont travailler à renforcer le cadre juridique de leur coopération et faire en sorte que les contraintes soient levées pour que l'investissement, le commerce et les échanges économiques connaissent une réalité plus dynamique entre les deux pays». Sur le plan régional, il a indiqué avoir «beaucoup parlé» avec le président Bouteflika de la situation régionale et des crises en Afrique, particulièrement de la situation au Mali. Le Président sénégalais a précisé, dans ce sens, que le président Bouteflika «connaît particulièrement bien le Mali et son analyse très fine de la situation a contribué en tout cas à me donner une autre dimension de la lecture qu'il faut avoir de ce conflit tout comme pour la Libye». M. Sall a saisi cette occasion pour rendre hommage au président Bouteflika, «l'une des grandes figures africaines connue pour son combat lors de la Révolution algérienne mais qui a été surtout un grand dirigeant des pays du tiers monde». «Le président Bouteflika, qui s'est battu pour le panafricanisme, a également été un des pères fondateurs du Nepad», a tenu enfin à rappeler le Président sénégalais. H. Y./APS