Les parties en conflit en Libye se sont rencontrés, hier en fin d'après-midi à Genève, pour une nouvelle réunion sous l'égide de l'ONU, présentée comme «une dernière chance» pour mettre fin aux violences et à l'anarchie institutionnelle qui règnent dans ce pays depuis fin 2011. La situation s'est aggravée davantage ces derniers mois avec deux gouvernements et deux Parlements parallèles, et les deux plus grandes villes du pays, Tripoli et Benghazi (est), sont tombées entièrement ou partiellement aux mains de milices. La rencontre de Genève verra la participation de «toutes les parties qui sont engagées dans une Libye stable et démocratique à travers des moyens pacifiques», selon Bernardino Leon, le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Libye et chef de la mission de l'ONU (Misnul). La Misnul a fait état de la participation de membres du Parlement reconnu par la communauté internationale, dont certains qui le boycottent, de personnalités de la société civile, dont des femmes, et de membres des gouvernements provisoires précédents. Des membres du Parlement sortant, le Congrès général national (CGN), basé à Tripoli ont été invités, mais étaient toujours attendus a Genève, selon la même source. La réunion de Genève constitue selon, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, «une occasion que les Libyens ne peuvent pas se permettre de manquer». «C'est la dernière chance de succès» et «il n'y a pas d'alternative au dialogue», a-t-elle mis en garde. Pour sa part, la mission onusienne en Libye a précisé que les pourparlers sur la crise libyenne, étaient basés sur «le respect de la légitimité des institutions de l'Etat et le rejet du terrorisme». Ils visent «à sécuriser un retrait progressif de tous les groupes armés de toutes les grandes villes, dont Tripoli». Afin de créer un environnement propice au dialogue, le représentant de la Misnul a proposé un «gel des opérations militaires pour quelques jours». La Misnul souhaite que soit ensuite formé «un gouvernement d'unité qui puisse jouir d'un large soutien». L'Algérie qui joue un rôle important dans la résolution du dossier libyen, a réaffirmé par la voix du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, que la solution en Libye devrait être «politique». «Il faut un dialogue avec tous ceux qui sont prêts à répudier la violence, ceux qui sont prêts à accepter l'ordre, à favoriser un système démocratique où l'alternance serait une règle du jeu essentielle», a indiqué, mardi dernier, M. Lamamra, dans une interview à Radio France internationale (RFI). Pour sa part, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel dira que l'Algérie «encourage» les parties libyennes à participer «loyalement et de bonne foi» au projet de réunion inter-libyenne sous les auspices de l'ONU. APS