Une réunion de l'ONU est prévue ce mardi à Genève, pour tenter de trouver une issue politique à la guerre fratricide en Libye, a annoncé hier la représentante de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini, dans un communiqué. Cette rencontre devrait réunir les parties libyennes en conflit depuis quatre ans, mais préciser qui sont les acteurs conviés. «Cette réunion programmée (...) offre une opportunité cruciale de réunir des acteurs clés pour trouver une solution pacifique fondée sur le dialogue», a indiqué Mme Mogherini. «Les parties libyennes ont accepté de tenir un nouveau round de dialogue politique avec l'objectif de mettre fin à la crise politique et sécuritaire dans le pays», a indiqué pour sa part, hier, un autre communiqué de la mission de l'ONU en Libye (Misnul). Pour la représentante de l'UE, la rencontre de cette semaine à Genève est celle de la dernière chance. «Cette réunion représente une dernière chance qui doit être saisie. La Libye est à un tournant crucial et les différents acteurs ne doivent avoir aucun doute sur la gravité de la situation du pays», a expliqué en effet Mme Mogherini. «Afin de créer un environnement propice au dialogue», Bernardino Leon, chef de la mission onusienne en Libye, qui a sillonné ce pays voisin durant des semaines pour rencontrer tous les acteurs impliqués dans ce conflit politico-armé depuis la chute de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi en 2011. De nombreuses initiatives en faveur d'un dialogue politique inter-libyen ont en effet été lancées depuis des semaines, dont celle des Etats voisins de la Libye, dominés par l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte. Mais l'un des principaux groupes armés, Fajr Libya (Aube de la Libye), a décliné ces offres de dialogue, estimant qu'il n'avait pas à engager des discussions avec un Parlement et un gouvernement illégitimes. Après avoir réactivé le Congrès général national (CGN), au lendemain de sa victoire contre les milices Zenten, Fajr Libya a mis en place un gouvernement parallèle à Tripoli. Le Parlement élu, qui a désigné un gouvernement officiel dirigé par le Premier ministre Abdallah al-Theni, siège actuellement à Benghazi, en raison de l'insécurité à Tripoli. Mais une partie des Libyens conteste la légitimité des autorités de transition, laissant ainsi place à la violence qui a gagné tout le pays. La formation de groupes terroristes islamistes et l'ouverture de camps d'entrainements et de bases de recrutement des djihadistes, dans l'est frontalier avec l'Egypte, ont rendu toute solution politique quasiment impossible. En dépit des efforts déployés sur le terrain pour ramener tous les acteurs libyens à engager un dialogue politique sérieux et constructif, les violences se poursuivent, embrasant tout le pays. Ces violences ont poussé au report d'une réunion, prévue lundi dernier, à la dernière minute. «L'ONU considère qu'il est extrêmement important de suspendre le feu, d'arrêter les combats, afin que ce dialogue politique puisse commencer sur de bonnes bases», a expliqué récemment le chef de la mission onusienne. Mais son appel sera-t-il entendu cette fois ? Face à l'ampleur des violences et la contestation de la légitimité des autorités de transition, la communauté internationale a demandé aux Libyens la formation d'un nouveau gouvernement d'unité nationale qui aura la charge d'adopter une nouvelle Constitution. La rencontre de ce mardi à Genève sera-t-elle la bonne ? L. M.