L'Américaine Serena Williams a empêché des demi-finales 100% russes à l'Open d'Australie en battant Svetlana Kuznetsova en trois sets (5-7, 7-5, 6-1) en quarts de finale, mercredi dernier, à Melbourne. Il s'en est fallu d'un cheveu pour qu'il y ait, pour la sixième fois de l'ère Open, un dernier carré réunissant des joueuses d'un seul pays. Après les qualifications de Dinara Safina et Vera Zvonareva, la veille, et celle d'Elena Dementieva mercredi dernier, Kuznetsova a eu une occasion en or d'y arriver en menant 5-3 dans le deuxième set. Mais Serena Williams, vainqueur à Melbourne en 2003, 2005 et 2007, a montré des nerfs d'acier pour écarter toute idée de défaite et remporter dix des onze jeux suivants. Démoralisée par la perte du deuxième set, Kuznetsova a ensuite complètement lâché face à Williams qui s'est imposée dans les conditions de l'indoor, après que le toit eut été fermé et la climatisation enclenchée à la fin du premier set en raison de la canicule (pic à 43 degrés !). «C'est moi contre les Russes maintenant !», a réagi Serena, toujours en course pour redevenir n°1 mondiale, tout comme Safina et Dementieva, sachant que l'actuelle reine, Jelena Jankovic, est désormais assurée d'être déchue. Retrouver trois Russes en même temps à ce stade de la compétition est un fait inédit dans toute l'histoire des tournois du Grand Chelem. Il y en a déjà eu à plusieurs reprises, deux en demi-finales d'un majeur et même deux finales 100% russes, à Roland-Garros et à l'US Open en 2004. Mais jamais trois. Anna Kournikova avait été, en 1997 à Wimbledon, la première Russe à atteindre les demi-finales d'un Grand Chelem en vingt ans. C'était le signal de départ d'une véritable déferlante. A Melbourne, il y avait au moins une Russe en quarts de finale pour la 27e fois consécutive en Grand Chelem. Depuis, le pays a remporté cinq tournois majeurs : Anastasia Myskina à Roland-Garros en 2004, Svetlana Kuznetsova à l'US Open 2004 et Maria Sharapova à Wimbledon en 2004 et 2006 ainsi qu'à l'Open d'Australie en 2008. Les Russes ont échoué de justesse à phagocyter complètement les demi-finales ce qui n'est arrivé qu'à cinq reprises depuis le début de l'ère Open, en 1968, en Grand Chelem : une fois par l'Australie et quatre fois par les Etats-Unis, dont la dernière fois à Wimbledon en 1985.