Dans un entretien à l'APS, M. Sahnoun a ainsi souligné qu'à Hassi Messaoud, Sonatrach a également eu à recourir à cette technique pour améliorer l'extraction des gisements très compacts (tight) de ce mega champ pétrolier entré en production depuis 1956. «C'est une technique maîtrisée par Sonatrach. Nous l'avons importée des Etats-Unis et utilisée de manière systématique dans ces forages», a-t-il indiqué en précisant que, de 2006 à 2010, le Groupe a fracturé une moyenne de 50 puits/an à Hassi Messaoud. Ces forages, selon le dirigeant de Sonatrach, ont traversé, tout comme le reste des puits conventionnels, des nappes aquifères sans pour autant avoir eu un impact sur l'environnement. À propos des craintes exprimées par la population de In Salah par rapport au forage des deux puits dans cette région, M. Sahnoun a indiqué : «L'appréhension des gens par rapport à cette activité est souvent légitime. Ils manifestent de la résistance à tout ce qui est nouveau.» À ce titre, le P-dg par intérim de Sonatrach n'a pas manqué de souligner : «Je refuse que l'on nous prête l'intention que ce que nous faisons ou ce que nous ferons plus tard puisse être préjudiciable aux citoyens et à l'environnement.» Les aspects commerciaux et économiques, selon lui, n'écarteront jamais Sonatrach du principe de la protection de la santé de la population et de la préservation de l'environnement, «qui est sacré et parfaitement ancré dans les valeurs de Sonatrach». À ce titre, M. Sahnoun avance que le Groupe Sonatrach, qui est seulement en phase d'évaluation des réserves dans le bassin d'Ahnet (In Salah) où sont opérés les deux forages-pilotes de schiste, ne va pas lésiner sur les mesures de protection de l'environnement, notamment pour les nappes d'eau. D'ailleurs, renchérit-il, la Compagnie Sonatrach applique des mesures de précaution strictes avant et après le forage, et ce, qu'il s'agisse de puits conventionnels (forage vertical) ou de puits non conventionnels (forage horizontal). Chaque forage doit, en effet, être précédé d'une étude d'impact qui détermine les incidences éventuelles qu'il peut générer éventuellement sur les nappes d'eau. En plus de cette étude d'impact, la Compagnie nationale procède également au traitement de la boue de forage soit en la solidifiant avec du ciment pour la recycler pour d'autres usages, soit en la décontaminant intégralement des produits chimiques qu'elle contient, détaille-t-il. M. Sahnoun précise que son groupe a opté pour le deuxième procédé qui est la décontamination, appelé la «désorption thermique», en dépit du fait qu'il coûte deux fois plus cher que la technique de solidification. En outre, Sonatrach procède aussi à l'aménagement de fosses pour le stockage des eaux utilisées lors de la fracturation hydraulique. Mais, actuellement, elle ne dispose pas encore de la technologie lui permettant de traiter et de recycler cette eau évacuée du puits après l'achèvement du forage comme c'est le cas aux Etats-Unis, reconnaît le même responsable, qui note que les eaux qui ont été utilisées pour le forage d'Ahnet ont été récupérées et stockées dans une fosse creusée à cet effet. Néanmoins, cette eau, soumise à plusieurs contrôles de qualité, «ne représente aucun danger sur l'environnement», assure-t-il. S'agissant de l'utilisation des additifs dans cette opération, M. Sahnoun explique que cette technique utilise six à sept catégories de produits tels les acides, les stabilisateurs, les inhibiteurs de corrosion et les gélifiants utilisés dans l'industrie agroalimentaire. Ces mêmes additifs sont également utilisés dans les forages des gisements conventionnels classiques qui ne nécessitent pas le recours à la fracturation hydraulique, signale-t-il, en indiquant que le contrôle de la qualité de ces produits soumis à une autorisation d'importation sera confié à des entreprises algériennes. Le premier responsable de Sonatrach explique aussi que l'implantation des deux puits-pilotes à Ahnet, à une trentaine de kilomètres de In Salah, obéit à une «démarche citoyenne» qui consiste à alimenter en gaz la centrale électrique de cette daïra. À ce sujet, il fait savoir que l'alimentation de cette centrale aurait été rendue impossible si les puits avaient été implantés à une distance importante de In Salah, et dans un tel cas, Sonatrach n'aura d'autre choix que de torcher ce gaz, «ce qui n'est pas raisonnable», observe-t-il. «Cette démarche citoyenne de Sonatrach a été pervertie et il lui a été (imputée) une image négative», regrette-t-il tout en attribuant ce malentendu à l'inefficacité de la communication de ce groupe pétrolier, qui a développé un langage sur le schiste qui n'est pas accessible au commun des citoyens. B. A./APS