C'est lors de la cérémonie de signature d'un mémorandum d'entente entre Sonatrach et Petrofac, que Said Sahnoun, le P-DG par intérim de Sonatrach, a indiqué que le forage expérimental du deuxième puits-pilote initié à In Salah sera achevé au plus tard dans deux semaines.M. Sahnoun a annoncé que le forage du deuxième puits-pilote du gaz de schiste sera terminé dans deux semaines mais il faudrait attendre une période allant de trois à quatre années pour étudier et évaluer les résultats. M. Sahnoun, dans l'objectif de faire dissiper les inquiétudes suscitées par les essais préliminaires opérés dans ce domaine, a affirmé, dans un entretien accordé hier à l'APS, que le groupe Sonatrach maîtrise la fracturation hydraulique qui est une technique déjà utilisée par cette compagnie depuis les années 1990 mais sans avoir eu une incidence sur l'environnement. " Nous avons appliqué cette technique en 1992 à Hassi R'mel sur des formations (géologiques) qui ne sont pas épaisses et dont nous avons extrait du pétrole grâce à des forages horizontaux ", précise-t-il. Cette technique a été importée des Etats-Unis et utilisée de manière systématique dans les forages horizontaux de Hassi R'mel et même à Hassi Messaoud et ce, depuis le début des années 90. Tout en affirmant sa compréhension des craintes exprimées par la population d'In Salah quant aux deux puits pilotes forés dans cette région, le PDG de Sonatrach tente de dissiper les malentendus et indique que l'appréhension des gens par rapport à cette activité est une forme de résistance à tout ce qui est nouveau. "Je refuse que l'on nous prête l'intention que ce que nous faisons ou ce que nous ferons plus tard puisse être préjudiciable aux citoyens et à l'environnement", insiste-t-il. Sonatrach prend toutes les mesures et les précautions nécessaires dans ses activités afin qu'elles ne provoquent pas des catastrophes. Dans le cas de ces forages des puits pilotes, en plus de cette étude d'impact, la compagnie nationale procède au traitement de la boue de forage soit en la solidifiant avec du ciment pour la recycler pour d'autres usages, soit en la décontaminant intégralement des produits chimiques qu'elle contient. Soucieuse de protéger l'environnement, Sonatrach, affirme M. Sahnoune, procède automatiquement à la "désorption thermique" bien que beaucoup plus coûteuse que la technique de la solidification. Pour le premier responsable la Sonatrach n'a pas de leçons à recevoir sur la protection de l'environnement. "Les aspects commerciaux et économiques n'écarteront jamais Sonatrach du principe de la protection de la santé de la population et de la préservation de l'environnement qui est sacré et parfaitement ancré dans les valeurs de Sonatrach", assure-t-il, regrettant que la dimension humaine de l'action de Sonatrach soit pervertie. Il explique que l'implantation des deux puits pilotes à Ahnet, à une trentaine de km d'In Salah, a été motivée par le souci de la compagnie d'alimenter la centrale électrique d'In Salah. Ce qui constitue selon lui une "démarche citoyenne". Car si les puits avaient été implantés à une distance importante d'In Salah, Sonatrach n'aura d'autre choix que de torcher ce gaz, ce qui n'est pas raisonnable. "Cette démarche citoyenne de Sonatrach a été pervertie et il lui a été imputé une image négative", dénonce-t-il, insistant sur tout ce que fait Sonatrach pour la protection de l'environnement en procédant dans le cadre de ces forages notamment à l'aménagement de fosses pour le stockage des eaux utilisées lors de la fracturation hydraulique. Saïd Sahnoune réfute toutes les supputations sur les conséquences des additifs utilisés dans cette opération. Selon lui, ce sont des produits tels les acides, les stabilisateurs, les inhibiteurs de corrosion et les gélifiants utilisés dans l'industrie agroalimentaire et dans les forages des gisements conventionnels classiques qui ne nécessitent pas le recours à la fracturation hydraulique. Le P-DG de Sonatrach, qui s'est déjà exprimé à ce sujet il y a une dizaine de jours en direct à la télévision publique, insiste sur le fait que l'exploitation sera faite selon un calendrier qui sera défini par le gouvernement. Le président Bouteflika a affirmé hier, lors d'un Conseil restreint consacré au développement local dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux, que l'exploitation du gaz de schiste en Algérie "n'est pas encore à l'ordre du jour", répétant ainsi les affirmations du Premier ministre Abdelmalek Sellal.