Séparées par un fleuve, unis par un match de foot pendant 90 minutes, voire plus. Les deux capitales les plus proches au monde, Kinshasa et Brazzaville, battront au rythme de ce choc prometteur (qui peut paraître inédit, mais ce n'est pas le cas) entre la RD Congo et le Congo. En messe continentale, les deux rivaux n'ont pas vu leurs chemins se croiser depuis 41 ans. Ils se sont tout de même affrontés à trois reprises. En 1968, le CongoKinshasa à l'époque avait battu le Congo (3-0) en phase de poules avant de remporter le titre. Quatre ans plus tard, sous le nom du Zaïre cette fois, il avait aussi pris le meilleur sur son voisin (2-0) toujours durant le premier tour, mais c'était le Congo qui avait raflé le trophée. En 1974, le Zaïre avait finalement pris sa revanche en atteignant la finale pour décrocher le Graal, en dépit d'une défaite contre le frère ennemi dans les groupes sur le score de 2 buts à 1. Pour cette édition équato-guinéenne, la RDC part légèrement favorite. Plus habitués à disputer ce genre de compétitions, les Léopards, qui jouent leur seconde phase finale de suite (16 participations au total), espèrent profiter du manque d'expérience des «Diables Rouges» qui renouent avec le tournoi suprême après 13 ans d'absence. Malgré cette faiblesse, les coéquipiers du Rémois Prince Oniangué pourront compter sur leur sélectionneur Claude Le Roy qui connaît très bien les rouages du football africain. Le technicien Français en est à sa 8e expérience sur le banc d'une sélection avec, en prime, une 7e figuration dans le «Top 8» et, justement, la dernière équipe qu'il a drivée avant de prendre les rênes de l'équipe nationale congolaise n'est autre que... la RD Congo. Un CV très riche qui pourrait faire pencher la balance en faveur de ses poulains comme ce fut le cas lors du premier tour. Sa troupe a réussi à mettre fin à 41 ans d'attente sans victoire en CAN en dominant le Gabon lors de la seconde journée. Mieux, elle a pu enchainer avec un nouveau succès s'offrant le scalpe du Burkina Faso pour terminer, à la surprise générale, première du groupe «A» avec 7 unités. Totalement décomplexés, avec ce brin d'insouciance qui diminue la pression, Ladislas Douniama et ses compères pourraient être la sensation du tournoi comme ce fut le cas du Cap Vert lors de la précédente épreuve abritée par l'Afrique du Sud. Les Capverdiens n'ont pas eu la même réussite en trépassant dans le groupe de la Tunisie qui animera l'autre match de la soirée. Tunisie - Guinée Equatoriale : le «Nzalang» veut marquer l'histoire Alors qu'ils devaient suivre la prestigieuse compétition derrière leur écran télé, les Equato-guinéens se retrouvent à animer les quarts de finale en compagnie de la Tunisie. Mieux, ils peuvent atteindre le dernier carré pour la première fois de l'histoire. Un rebondissement dans l'organisation de la CAN et le «Nzalang Nacional» s'est vu offrir une place parmi les 16 nations qui se disputent la couronne africaine. Un sélectionneur désigné à 10 jours du début de la manifestation, l'appui du public et un ticket composté lors de l'ultime journée en domptant les Panthères gabonaises, et voilà le pays hôte au rendez-vous des quarts. On ne pourra pas dire que l'excellent Javier Balboa et consorts aient déçu leurs supporters, même s'ils ont préparé l'échéance en cascade parce qu'ils n'étaient pas destinés à la jouer à la base. En face, les Aigles de Carthage (17 phases finales) ont leurs traditions dans cette compétition continentale et ne se laisseront certainement pas faire. L'autre rencontre opposera la Guinée au Ghana, demain à Malabo. M. T.