Un hommage a été rendu samedi passé au Théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou à deux grandes figures artistiques algériennes, les regrettés Rouiched et Fatiha Berber. Lors de la cérémonie d'hommage rendu aux deux comédiens de talent, en présence des proches des deux artistes disparus, de la famille artistique locale et des élus locaux, le directeur de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, Ould Ali El Hadi, a rappelé le parcours et l'œuvre de ces «deux ténors des planches connus pour leur talent, leur sensibilité qui leur ont permis de porter au firmament des arts, la culture algérienne», rapporte l'APS. Ould Ali El Hadi, le directeur de la culture a également annoncé le lancement de deux nouveaux prix en hommage à ces deux grands artistes : le Prix Rouiched qui récompensera les meilleures œuvres théâtrales dans le genre tragi-comique, alors que le Prix Fatiha Berber viendra couronner la meilleure interprétation féminine dans le quatrième art. L'hommage a été marqué par une projection vidéo sur le parcours de Rouiched et de Fatiha Berber, suivie de témoignages sur ces deux artistes, le tout clôturé par un monologue intitulé Le dernier des candidats de Kamel Bouakaz. Rouiched, de son vrai nom Ahmed Ayad (1921-1999), plus connu pour son parcours dans le cinéma a brillé dans des films cultes dont l'Opium et le Baton, Hassan Terro, Hassan Niya et Hassan Taxi, a également marqué le quatrième art par ses sketch à la radio, et les rôles qu'il avait campés dans les troupes de Mahieddine Bachtarzi et Mohamed Ghazi. Fatiha Berber (1945-2015), présidente de l'association Les amis de Rouiched, a eu un parcours théâtral très riche et s'est distinguée dans plusieurs œuvres. De son vrai nom Bellal Fatiha, c'est une artiste qui a débuté sa carrière avec le chant et la danse. Depuis l'Indépendance, elle a beaucoup donné en tant que comédienne et actrice. Elle est née le 11 février 1945 à la Casbah d'Alger. Très jeune, Fatiha Berber est allée au théâtre assister à des spectacles de Mahieddine Bachtarzi avec ses parents, ce qui l'amena sur le chemin du Conservatoire d'Alger vers la fin des années 50. En 1959, elle a débuté dans l'orchestre de Meriem Fekkaï avant de rejoindre, quelques mois plus tard, le Conservatoire d'Alger dans la section Art dramatique. Comme toutes les Algériennes et les Algériens, elle participe à la lutte de Libération nationale. A l'indépendance Fatiha Berber retrouve le chemin de l'expression artistique et de l'art de la représentation au théâtre, au cinéma, à la télévision et à la radio. La comédienne, à qui le réalisateur Mustapha Gribi a confié la même année (1959) un rôle dans la pièce Les femmes savantes, une adaptation de l'œuvre de Molière, a ensuite joué dans les pièces de Rouiched, dont Ah Ya Hassen, et Les concierges, d'Abderrahmane Kaki, notamment Les chiens et Diwan el garagouz. Fatiha Berber, qui est présidente de l'association Les amis de Rouiched, a également interprété des rôles principaux dans de nombreux films notamment dans Faits divers et Hassen taxi ainsi que dans plusieurs téléfilms, dont El Bedra (La graine) et El la'ib (Le joueur). Pour rappel, la direction de la culture a rendu un hommage à Fatiha Berber de son vivant le 21 mai 2014. Mohamed Adjaimi, Bahia Rachedi, Omar Fetmouche, Wahiba Zekkal et Rabia Abdelhamid, qui étaient présents, avaient été unanimes à dire que Fatiha Berber a été une femme remarquable mais aussi une bête de travail. «Elle ne sait pas tricher. Elle se donnait à fond dans tout ce qu'elle faisait», avait témoigné Adjaimi. Ce jour-là, la regrettée Fatiha Berber avait reçu une toile de son portrait réalisée par les étudiants de l'Ecole des beaux-arts d'Azazga. R. C.