La rencontre entre Abdesselam Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines, avec une délégation des membres du Forum des chefs d'entreprises (FCE) conduite par son président, Ali Haddad, revêtait une importance particulière tant l'économie nationale a besoin d'investissements et de croissance. Dès leur arrivée à leurs postes respectifs, les deux hommes étaient décidés de faire bouger les lignes. Leur vision de la chose économique et entente sont proches ainsi que les accords possibles. La rencontre entre les deux parties a eu lieu à huis clos. Il y a été question de dépénalisation de l'acte de gestion, de fiscalité et de zones industrielles entre autres sujets abordés. Les mêmes questions en latence depuis des années et qui tardent à trouver les réponses adéquates sont remises au goût du jour. Le ministre de l'Industrie a exprimé sa disponibilité à trouver les solutions à chaque problème posé. Lors de la conférence de presse conjointe, Abdesselam Bouchouareb a affirmé que si certains voyaient en le ministère de l'Industrie «le ministère des Entreprises publiques», lui s'est engagé, dès le mois de juin 2014, à faire de son département ministériel la maison de l'entreprise. Il a estimé que la rencontre avec le FCE était utile dans le sens où un ministre a besoin d'écouter les acteurs de terrain. Il s'est engagé à améliorer les choses pour que l'environnement de l'entreprise puisse croitre. Il s'est engagé à militer pour la dépénalisation de l'acte de gestion afin que l'entreprise publique puisse être gérée comme celle privée. Il expliquera que les entreprises publiques devront se réorganiser de manière à trouver les financements qui leurs seront nécessaires car l'Etat ne pourra plus assumer. M. Bouchouareb estime qu'il faudra tout faire pour que les partenariats public-privé puissent se développer de manière sereine. Il s'est également engagé, en cas de loi de Finances complémentaire, de militer pour une différenciation fiscale entre les investisseurs et les importateurs et de tout faire pour reculer la mise en application du nouveau taux de l'impôt sur le bénéfice des sociétés à une autre échéance. Concernant la création d'une commission mixte MIM-FCE, le ministre, tout en se disant disponible, a rappelé que le FCE était déjà membre de deux commissions de travail avec son ministère dans le cadre du pacte économique et social. Au sujet du foncier industriel et de la demande du FCE de créer 4 nouvelles zones sur le territoire national, le ministre de l'Industrie estime que l'idée est bonne mais que la gestion de celles-ci devrait revenir aux Chambres du commerce et de l'industrie. «Ce qui a été fait avec les promotions immobilières, peut être fait avec le foncier industriel», a-t-il estimé. De son côté, Ali Haddad a apprécié la capacité d'écoute du ministre et son ouverture au dialogue. Il expliquera les différentes revendications du Forum et affirmera que l'organisation qu'il préside, était une ardente défenderesse de la règle 49/51 en matière d'investissement étranger. Ali Haddad ajoutera qu'hormis le secteur de la Défense nationale, tous les autres devraient être ouverts à l'investissement. Le président du FCE en profitera pour tacler Louisa Hanoune, présidente du Parti des travailleurs qui est opposée à l'ouverture du secteur aérien au privé. «Ceux qui s'élèvent contre l'ouverture du ciel au privé sont des privilégiés. Ils ont droit au salon d'honneur et ne pensent pas aux familles qui souffrent des retards et du mauvais accueil», a-t-il ajouté en demandant à ces «voix» de se taire. Il estimera que si les recommandations émises par le Forum étaient prises en compte, le taux de croissance pourrait atteindre les 8 voir les 10% et la part de l'industrie dans le PIB de 5 à 15%. A. E.