«Le statut particulier dans le secteur de l'éducation a été confectionné dans la précipitation, sous la pression terrible des syndicats.» C'est l'aveu du directeur général de la gestion des ressources humaines au ministère de l'Education, Abdelhakim Belabed, qui intervenait, hier, au micro de la Chaîne 3 de la Radio nationale. «Les syndicats n'ont pas fait consensus sur le statut, chaque syndicat voulait un statut sur mesure, et l'administration a subi toutes ces contradictions et toute cette pression», expliquera M. Belabed. Le statut en vigueur depuis le 29 mai 2012 connaît plusieurs «imperfections» et doit être révisé avec des préalables et un temps suffisant pour éviter les erreurs commises il y deux ans et sortir avec un statut qui «va tenir aussi longtemps que possible et assurer la stabilité d'un secteur stratégique», qui compte environ 9 millions d'élèves et 70 000 fonctionnaires, ajoutera le responsable. Aussi, M. Belabed a-t-il appelé les syndicats à être patients et à accorder le temps qu'il faut pour que le statut soit révisé. «Certains syndicats ont exigé que le statut se fasse dans une durée de trois années, nous voyons que c'est insuffisant. Un statut doit prendre le temps qu'il faut pour sa maturation. Il doit obéir aux standards nationaux et satisfaire les principes généraux de la Fonction publique. Les syndicats n'ont pas donné le temps au temps, et n'ont pas voulu laisser le temps à ce statut pour mûrir», déplore-t-il. Par ailleurs, l'intervenant estime que la révision du statut n'est pas «l'affaire des syndicats seulement, mais c'est une affaire d'experts, et de réglementation aussi». Il y a beaucoup de contraintes à satisfaire et il faut «mettre le doigt sur les problèmes liés à ce statut», a-t-il ajouté. D'autre part M. Belabed a indiqué qu'il s'agira aussi de «traiter les problèmes grade par grade, corps par corps, car certains grades ont estimé que d'autres grades ont été favorisés». Les syndicats ont salué la décision de revoir les anomalies dont souffre leur statut. S'exprimant au sujet des intendants, l'invité de la rédaction dira que ces derniers «ont demandé une prime pédagogique alors que leur travail est financier, ils n'ont pas droit à une prime pédagogique». Pour régler ce problème, «il y a une commission qui a été installée pour sortir avec une prime non pédagogique, mais qui va répondre aux revendications et aux attentes des intendants. Un examen professionnel est aussi prévu en mars prochain, pour permettre aux sous-intendants, d'acquérir le grade de sous-intendant gestionnaire». En ce qui concerne le chef d'établissement qui a le même grade qu'un enseignant, le responsable a indiqué, que cela «pose un sérieux problème, car entre le chef d'établissement et l'enseignant existe une différence de taille. Le chef d'établissement a des responsabilités, morales, civiles et administratives, plus que l'enseignant». Pour régler ce problème, une commission a été également installée afin de dégager une prime de responsabilité au bénéfice des chefs d'établissement. Les concours de recrutement de 70 000 enseignants seront maintenus. Il y aura des examens professionnels au bénéfice des gradés en voie d'extinction, selon le DRH du ministère de l'Education. M. Belabed a affirmé aussi que «toutes les revendications des syndicats ont été prises en charge, alors que certaines revendications ne relèvent pas du ministère de l'Education, mais de la Fonction publique». Appelant les syndicats à la raison et déplorant que ces derniers recourent à chaque fois aux mouvements de grève, le responsable a rappelé qu'«un syndicat c'est un partenaire et pas une force de nuisance, les portes du dialogue restent ouvertes, les syndicats sont les bienvenus et ils sont écoutés, nous avons reçu 7 syndicats récemment, qui ont déposé un préavis de grève, nous les avons reçu un par un». En ce qui concerne la santé scolaire, le responsable a fait savoir que les services du ministère «essayent d'assurer une couverture raisonnable et acceptable, avec le déploiement des UDS (unité de dépistage et de suivi). Nous suivons de très près les campagnes de sensibilisation et de lutte contre les maladies en milieu scolaire». En ce qui concerne les œuvres sociales, le responsable a déploré que «tous les syndicats veulent gérer l'argent des œuvres sociales. Cet argent appartient à tous les fonctionnaires de l'éducation, syndiqués ou pas syndiqués». Le responsable a indiqué par ailleurs qu'il n'y aura pas d'intégration des contractuels, qui sont au nombre de 18 000. A. K.