Le prix du baril continue à faire du yoyo. Entre prise de bénéfices et rapports alarmistes, les prix du pétrole étaient sans direction précise. Ainsi, à Londres, les prix du pétrole baissaient hier en cours d'échanges européens, toujours plombés par la surabondance de l'offre, alors que le rapport hebdomadaire sur les réserves américaines d'or noir devrait montrer une nouvelle hausse des stocks de brut. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 55,55 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 88 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance perdait 47 cents, à 49,55 dollars. En Asie, il rebondissait sous l'effet d'achats à bon compte après avoir fortement chuté la veille sur fond de progression attendue des stocks aux Etats-Unis. Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars s'appréciait de 74 cents, à 50,76 dollars, tandis que le Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance prenait 42 cents, à 56,85 dollars. Le marché du pétrole, qui avait démarré la semaine en trombe, s'appréciant de plus d'un dollar après avoir enregistré sa meilleure performance hebdomadaire depuis 4 ans, s'est vu rattraper mardi par des dynamiques d'offre et de demande baissières. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé que les prix de l'or noir allaient se redresser ces prochaines années, mais sans atteindre de nouveaux sommets, car leur faiblesse ne suffit plus à dynamiser la croissance économique ou freiner l'essor du pétrole de schiste aux Etats-Unis. L'agence de notation Moody's estime ainsi dans une note publiée hier que la faiblesse des cours «pèsera sur la croissance des pays exportateurs net de pétrole» et ne permettra pas de contrebalancer d'autres facteurs négatifs pour certains pays importateurs. En outre, l'agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) a maintenu inchangées ses prévisions mensuelles de production de pétrole aux Etats-Unis. Quelque 9,3 millions de barils par jour (mbj) devraient être extraits en 2015 et 9,5 mbj en 2016, soit un «proche de son plus haut niveau historique de production annuelle observé en 1970 à 9,6 mbj», selon l'EIA. Le net déclin de l'activité des puits de forage observé dernièrement dans le pays, en raison de la baisse de rentabilité de l'extraction du pétrole en pleine dégringolade des cours, peine ainsi à se faire ressentir. Les analystes interrogés par l'agence Bloomberg News parient en moyenne sur une hausse des stocks américains de 3,6 millions de barils lors de la semaine achevée le 6 février. A plus de 413 millions de barils, les stocks d'or noir n'ont jamais été aussi abondants aux Etats-Unis depuis 84 ans, sur la base de données mensuelles du DoE. Le niveau de production de pétrole du géant énergétique américain est également proche de sommets historiques. Les stocks d'essence devraient pour leur part avoir progressé de 100 000 barils, tandis que ceux de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) avoir diminué de 988 000 barils. K. B.