Ce qui différencie la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» des autres grands événements, c'est l'encre qu'elle fait couler avant même son lancement. Indéniablement, le méga événement de l'année a beaucoup fait parler de lui, et pas toujours dans les meilleurs termes. Après les scandales du commissariat et les chantiers interminables, les promesses non tenues voila qu'on rajoute à cette longue liste des débats creux qui n'ont pas lieu d'être en 2015, une sorte de leurre pour le grand public. Les participants aux six ateliers ouverts jeudi dernier dans le cadre de la rencontre sur «la rentabilisation des infrastructures culturelles de Constantine au-delà de la manifestation de 2015», ont appelé à la mise en place d'un système national de formation des personnels techniques. Une denrée rare dont la plupart est formée par des autodidactes. Les stagiaires ont aussi plaidé pour «renforcer la formation aux métiers artistiques» et surtout «profiter des compétences étrangères pour mettre à niveau les formateurs nationaux». Deux requêtes importantes si l'on prend en considération le fait que les instituts algériens proposent des formations incomplètes et dépassées. Ces derniers n'ont pas manqué non plus de revendiquer un statut particulier pour le personnel technique intermittent. Aussi, les rapporteurs des ateliers ont fait savoir qu'il a été proposé de «doter la salle de spectacles de type Zénith d'un statut particulier et d'en faire un espace de productions et de stages de référence nationale». Les participants à cette rencontre présidée par la ministre de la Culture, Nadia Labidi, ont également appelé à la mise en place d'un «programme de formation aux jeunes porteurs de projets en relation avec la culture» et «d'introduire de nouvelles spécialités culturelles dans les universités et les centres de formation professionnelle». S'agissant du volet de la communication dans le cadre de la manifestation Constantine, capitale de la culture arabe 2015, les recommandations des animateurs des ateliers sont articulées autour de la «nécessaire mise en place de mécanismes aptes à assurer la fluidité de l'information et sa diffusion en temps réel (site web, communiqués, conférences de presse...)». Drôle de recommandations vue qu'il s'agit du minimum requis pour toute sorte d'événement. Le renforcement du département de la communication du commissariat de la manifestation en «potentiel humain compétent» a été également suggéré, surtout après la démission de la responsable de la communication qui a fait couler beaucoup d'encre. Pour sa part, la ministre a qualifié ces recommandations de «concrétisables» et pouvant «constituer une feuille de route de son département pour rentabiliser, valoriser et préserver» les infrastructures culturelles de la ville des Ponts. Cependant, il est connu que rentabiliser les institutions culturelles n'a jamais été un succès pour les responsables. Exemple de cet échec constant, les infrastructures réalisées dans le cadre de la manifestation Tlemcen, capitale de la culture islamique. Des établissements qui n'ont ouvert leurs portes que durant la manifestation pour servir par la suite de décor à la ville. Par ailleurs la ministre a clôturé cette rencontre avec la remise de cartes professionnelles à une quinzaine d'artistes de Constantine, avant de préciser que d'autres projets au profit des artistes sont prévus et seront examinés prochainement en concertation avec les concernés eux-mêmes. W. S. M./APS