Mme Nouria Benghebrit, la ministre de l'Education nationale, ne renonce pas à sa position de principe de poursuivre le dialogue avec les syndicats dans un climat de sérénité. En termes plus clairs, elle réaffirme sa disponibilité à reprendre contact avec tous les syndicats mais à condition que ceux-ci signent la charte d'éthique et de stabilité. Elle n'en discute pas. C'est sa condition sine qua non pour mener à terme les discussions sur le statut particulier et autres revendications exprimées par le partenaire social. Hier, en marge des travaux d'un séminaire sur «la recherche en éducation, perspectives et projets», organisé par l'Institut national de recherche en éducation (Inre), à El Achour (Alger), parrainé par les deux ministères de l'Education et de la Recherche scientifique, Nouria Benghebrit a affirmé que : «Le ministère est disposé à dialoguer avec les syndicats et les fonctionnaires de l'Education nationale qui sont en grève à condition toutefois que cela soit fait dans le calme et la sérénité.» Et de préciser avec insistance : «Nous ne pouvons pas ouvrir le dossier du statut particulier des enseignants en l'absence de stabilité et de sérénité dans le secteur. Cette stabilité ne sera effective qu'après la signature par les différentes parties de la charte d'éthique.» Une position bien difficile à assumer en cette période de grande tension dans le secteur de l'Education nationale. En effet, un syndicat parmi les plus représentatifs, à savoir le Cnapeste, est en grève illimitée depuis le 16 février dernier. Et rien n'indique, du moins dans l'immédiat, que ce même syndicat serait tenté par un quelconque répit, ne serait-ce que pour les jours d'examens (compositions du deuxième trimestre). Cette grève du Cnapeste perturbe des établissements des trois paliers à travers le pays. Une autre grève est annoncée par les sept autres syndicats regroupés au sein de la CSE (Coordination des syndicats de l'éducation). Ces derniers, rappelons-le, sont le CLA, le Snapest, l'Unpef, le Snte, le Snapap, le Snapep et le Satef. Tous les sept ont opté pour une grève de trois jours renouvelable chaque semaine à partir du 9 mars prochain. Les syndicats comme la ministre campent sur leur position : celle de ne pas signer la charte d'éthique qui les privera de leur droit de recourir à la grève comme moyen de faire pression sur la tutelle afin de satisfaire leurs revendications, pour les syndicats, alors que la ministre y tient. Par ailleurs, lors de la rencontre d'hier, la ministre a annoncé l'installation prochaine d'un observatoire national de l'éducation et de la formation. Ce dernier aura pour mission «d'observer le fonctionnement du système national d'enseignement dans toutes ses composantes, d'analyser les facteurs déterminants les situations d'enseignement et d'apprentissage, l'évaluation et la qualité des prestations pédagogiques ainsi que les performances des enseignants et des apprenants. Aussi, il sera attendu de lui d'émettre des propositions et des mesures correctives ou d'amélioration inscrites dans le cadre de la loi d'orientation scolaire». Autre annonce faite hier, celle de la signature de «l'arrêté portant renouvellement du Comité sectoriel permanent de la recherche scientifique du ministère». K. M.