Les syndicats autonomes de l'éducation nationale semblent ne reculer devant rien. Ils sont catégoriques : la grève se poursuivra et cette fois de manière plus intense. Dans un communiqué rendu public, récemment, la Coordination syndicale de l'éducation annonce l'enclenchement d'un mouvement de grève à partir du 9 mars prochain. Le débrayage, qui touchera les trois paliers éducatifs à travers le territoire national, aura lieu les lundi, mardi, et mercredi de chaque semaine. Toutefois, la ministre chargée du secteur tente d'y remédier à la situation en se penchant sur la nécessité du dialogue. Ainsi, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit a renouvelé, hier à Alger, la disponibilité de son département à "dialoguer avec les syndicats mais dans le calme et la sérénité". "Le ministère est disposé à dialoguer avec les syndicats et les fonctionnaires de l'Education nationale qui sont en grève, mais cela doit se faire dans le calme et la sérénité", a affirmé Mme Benghebrit dans une déclaration à la presse en marge d'une séminaire sur la recherche. "Nous ne pouvons pas ouvrir le dossier du statut particulier des enseignants en l'absence de stabilité et de sérénité dans le secteur", a fait observer la ministre, précisant que "cette stabilité ne sera effective qu'après la signature, par les différentes parties, de la Charte d'éthique". "C'est à partir de ce moment que nous pourrons évoquer, point par point, le statut particulier et ce, dans la sérénité", a-t-elle dit, réitérant que cela "exige un climat de confiance où chacun aura la possibilité de s'exprimer librement loin de la pression des grèves et des perturbations des cours". Une grève dans le secteur de l'Education nationale diversement suivie a été déclenchée, depuis une semaine, par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'Education (CNAPESTE). Ayant refusé de signer un pacte d'éthique et de stabilité soumis par la tutelle, les partenaires sociaux ont préféré prendre en otage les élèves en paralysant les écoles pour une durée indéterminée. Pour eux, les droits des enseignants sont bafoués et c'est uniquement à travers la grève que ces droits peuvent être arrachés, fermant ainsi toutes les portes du dialogue et de négociation. L'Intersyndicale composée du Cla, de l'Unpef, du Snapap, du Snapest, du Snte, du Satef et du Snapep s'était réunie mercredi dernier avec les représentants du ministère de l'Education. Les deux parties ne sont pas arrivées à trouver un accord pour mettre fin au conflit. La tutelle avait alors accepté de rouvrir le dossier du statut particulier, mais en revanche elle avait appelé à l'élaboration d'un pacte d'éthique que les syndicats ont très vite rejeté. Ceci a amené à l'aggravation de la crise dans le secteur, sachant qu'il ne reste que quelques jours du début des examens du deuxième trimestre. Les élèves et leurs parents sont, ainsi, les grands perdants, devant ce dilemme cornélien qui tarde à trouver de solution. À rappeler qu'en même temps, la grève du Conseil national autonome de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) entamée le 16 févier passé se poursuivait toujours. Le syndicat s'étant détaché de la CSE a préféré mener seul sa grève. Le porte-parole du Cnapest avait déclaré à maintes reprises que la révision du statut particulier ne constituait pas une priorité pour sa formation syndicale. Le Cnapest s'était dit "ne pas être concerné" par la dernière réunion qui a regroupé la tutelle et les syndicats puisque la question débattue lors de cette réunion était bien la réouverture du dossier du statut particulier.